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de toutes espèces et de toute grandeur, et il leur commanda de croitre et de se multiplier. Dieu ajouta à la création des poissons celle des oiseaux, qui furent tirés de la mer et créés le même jour, et auxquels il commanda de peupler l'air. Au sixième jour Dieu commanda à la terre de produire, non des plantes et des arbres, comme elle avait déjà fait, mais des animaux vivans de toutes sortes d'espèces. Il voulut encore créer ce même jour l'homme, qui était le dernier et le plus parfait de ses ouvrages, et pour lequel il avait fait tout le reste, puisqu'il n'y a que l'homme, entre tant de créatures si excellentes, qui soit capable de connaître et d'aimer son Créateur. Dieu cessa d'agir au septième jour: c'est pourquoi il le consacra pour jamais. Il n'est point parlé des Anges dans ce que Moïse écrit de la création du monde ; mais les SS. Pères ont cru qu'ils ont été créés lorsque Dieu dit ces paroles: Que la lumière soit faite. C'est pourquoi S. Augustin entend cette séparation que Dieu fit de la lumière d'avec les ténèbres, de la division qu'il fit des bons Anges d'avec les démons. Dieu voulut qu'on vit, dès les premiers commencements du monde, et dans ses plus excellentes créatures, que l'on ne pouvait être heureux en se séparant de lui; qu'à quelque degrés de grandeur et de gloire qu'il élevât une créature, il voulait qu'elle lui demeurât toujours soumise, et qu'il précipiterait du comble du bonheur dans la dernière misère ceux qui lui seraient ingrats, et qui s'attribueraient ce qu'ils auraient reçu de lui. Et comme il a donné dans ses saints Anges un modèle éternel de la fidélité que nous lui devons, il a voulu que la misère effroyable où il a réduit les Anges rebelles, nous fut une voix qui nous dit toujours que Dieu résiste aux superbes, et qu'il donne sa grâce aux humbles.

restre.

FIG. 2. Transport de l'homme dans le Paradis terFormation de la femme. Genèse, 1. (*) Dieu eut tiré du néant le ciel, la terre et la Amer, et que, pour donnent le

PRÈS

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il

eut fait l'homme à son image et à sa ressemblance, et répandu en lui un souffle de vie, il le mit dans le Paradis (*) Avant Jésus-Christ, 4004 ans.

de délices qu'il avait lui-même planté, et dans lequel était tout ce qui peut être dans les arbres, ou d'excellent au gout, ou d'agréable à la vue. Il y avait au milieu de ce Paradis un arbre appelé l'arbre de vie, un autre appelé l'arbre de la science du bien et du mal. Dieu établis sant l'homme dans ce Paradis, afin qu'il s'y occupât, dit l'Ecriture, et qu'il le regardât, voulut lui donner lieu de lui témoigner sa fidélité, et de faire voir à l'auteur de son être qu'il aimait à dépendre de lui, comine de son souverain, et qu'il reconnaissait lui être redevable de tout ce qu'il possédait: c'est pourquoi il lui fit un commandement très-juste en soi, et très-facile à exécuter Mangez, lui dit-il, du fruit de tous les arbres vous voyez que dans ce Paradis; mais ne touchez pas à l'arbre de la science du bien et du mal; car, au même moment que vous y toucherez, vous mourrez. Il fit ensuite venir devant Adam tous les animaux qu'il avait créés, afin qu'il leur donnât leurs noms; ce qu'Adam fit, en les nommant chacun d'un nom qui marquait la nature et les propriétés de ces bêtes. Mais comme Adam était seul, et qu'il n'avait point de compagnie qui lui fût proportionnée, Dieu lui envoya un sommeil divin que l'Ecriture nomme du nom d'extase; et pendant qu'il dormait, il tira une de ses côtes, et mit de la chair à sa place. Dieu ayant formé la femme de cette côte qu'il avait tirée d'Adam, il la lui amena ensuite. Adam la voyant, dit que c'était l'os de ses os, et la chair de sa chair; et que, dans la suite de tous les siècles, l'homme quitterait son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et que les deux ne seraient plus qu'une seule chair. Dieu marqua sensiblement dans le premier Adam ce qui devait arriver long-tems après dans le second; et les SS. Pères nous ont dit que ce sommeil d'Adam était la figure de J.-C. dormant sur la croix : car ce rut alors que l'Eglise fut formée par J.-C. et l'eau et le sang qui sortirent de son côté ouvert, furent la source d'où découlerent tous nos Sacremens. Le divin époux, quittant, en quelque sorte, son Père dans le Ciel, vint sur la terre pour se lier éternellement à son épouse; et nous ayant rendus dignes de lui être associés par un mariage ineffable, il dit maintenant très-véritablement de son Eglise, comme Adam dit d'Eve; Voilà la chair de ma chair et les os de mesos. (*)

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FIG. 3. Chute d'Adam. Genèse, 3. (*)

LORSQU'A DAR, et Eve commençaient à jouir des déli

ces du Paradis, le démon, qui était déjà tombé par son orgueil, et qui ne pouvait souffrir la fidélité de ces deux innocentes créatures, qu'il voyait plus soumises à Dieu dans un corps tiré de la terre, qu'il ne l'avait été dans le Ciel et dans l'excellence de sa nature spirituelle, résolut de les attaquer, et de perdre dans la tige tous les hommes qui naîtraient d'eux. Il se servit pour ce sujet du serpent, le plus fin de tous les animaux; et croyant qu'il surmonterait plus facilement la femme, il s'adressa d'abord à elle, et lui dit: Pourquoi Dieu ne vous a-t-il pas perinis de manger indifféremment de tous les fruits de ce jardin? Eve, au lieu de reje ter cette voix empoisonnée, et de ne pas même l'écouter, pour témoigner à Dieu combien elle lui était fidèle, répondit à ce séducteur, et lui dit: Nous avons la liberté de manger de tous les arbres de ce lieu; mais Dieu nous a défendu de toucher au fruit de cet arbre, de peur que nous ne mourions. Le démon, ayant ainsi trouvé entrée dans cet esprit, osa l'assurer, contre la parole formelle de Dieu, que cela ne serait pas. Il eut même la hardiesse d'attribuer cette défense de Dieu à une basse jalousie. Dieu sait, dit-il, qu'au même jour que vous mangerez de ce fruit vos yeux seront ouverts, et que vous serez comme des Dieux. Eve se laissa séduire par ses promesses artificieuses: commençant déjà de tomber dans le cœur, elle acheva tout-à-fait de se perdre, en s'arrêtant trop à considérer ce fruit; car au lieu d'en retiret ses yeux, comme d'une chose qui lui était interdite, vit au contraire avec plaisir qu'il était agréable à la vue et ne doutant point qu'il ne fût très-délicieux au goût, elle y porta la main: elle en prit et en mangea. Ce fut ainsi que, selon l'Ecriture, le péché entra dans le monde par une femme; car après avoir mangé de ce fruit, elle en donna à Adam, qui ne fut point séduit par les espérances du démon, mais qui se laissa emporter à une molle complaisance, et n'eut pas la même force dans le Paradis, comme le remarquent les SS. Pères, que Job cut depuis sur son fumier, puisqu'Adam aima mieus (*) Avant Jésus-Christ, 4004 ans.

elle

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ne pas causer de la douleur à sa femme par un refus, que de lui résister, pour demeurer attaché à la loi de Dieu. Ce fut là la chûte qui a eu depuis, et qui aura jusqu'à la fin du monde de si effroyables suites. Ce fut là ce péché que les SS. Pères appellent ineffable dans sa grandeur, qui, faisant mourir tous les enfans dans le père, fait que

nous sommes dévoués à la mort et au démon avant même de naître, puisque le démon ayant rendu Adam son esclave, a un droit légitime sur tous les enfans qui sortent de lui. Cette plaie profonde nous montre que nous ne pouvons assez admirer la grace de celui qui l'est venu réparer. Le ressentiment continuel que nous devons en avoir, nous doit faire rejeter avec horreur les tentations du démon, qui, ne pouvant oublier ses premiers artifices qui lui ont si bien réussi, tâche encore tous les jours de nous persuader', en mille manières, que nous pouvons faire innocemment ce que Dieu même nous a défendu. Mais comme Eve a reconnu que les menaces de Dieu étaient vraies, et que les promesses du démon étaient fausses, nous devons de même reconnaître que les menaces que Dieu nous fait encore aujourd'hui sont très-véritables, et que les fausses interprétations dont le démon les colore pour les éluder, ne sont que de vains artifices par lesquels il tâche de surprendre les enfans comme il a surpris le père.

FIG. 4. Punition d'Adam. (*)
DAM et Eve étant tombés d'une che

si funeste

de leur faute,

en voyant qu'ils étaient nus. Leur nudité ne leur paraissait pas auparavant dans leur innocence, parce qu'alors ils étaient purs comme des Anges, et que leurs corps étaient parfaitement soumis à l'esprit. C'est pourquoi ils commencèrent à rougir aussitôt après leur chûte; et, pour se couvrir, ils prirent des feuilles de figuier. Ayant ensuite entendu la voix de Dieu qui se promenait dans le Paradis, au lieu d'en être ravis de joie, comme ils avaient fait jusqu'alors, ils s'enfuirent de devant lui et se cachèrent. Dieu appela Adam, et lui demanda où il était. Il lui répondit qu'il craignait de paraître devant lui à sause de sa nudité; et Dieu lui ayant reproché sa (*) Avant Jésus-Christ, 4004 ans.

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