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que notre cœur soit rempli, il f se tenir vide des consolations humaines et sensuelles; car l'onction du SaintEsprit, figurée par cette huile, ne remplit que les vases vides. C'est en vain qu'on cherche d'aller ensemble Dien et le monde, la chair et l'esprit. On ne peut goûter en même tems les plaisirs du Ciel et ceux de la terre.

FIG. 127. Guérison de Naaman. IV. Rois 5.1

E

LISÉE Voulant récompenser le soin charitable qu'une femme sunamite avait eu de sa personne, la délivra de l'opprobre d'une longue stérilité, et lui obtint la grâce d'avoir un fils; mais cet enfant étant mort fort jeune, la mère en vint avertir le prophète. Il y envoya d'abord inutilement son serviteur Giézi avec son båton,

et il Ꭹ alla lui-même aussitôt après, faire un miracle semblable à celui qu'avait fait Elie, en ressuscitant cet enfant, après avoir mis son corps sur son petit corps, ses yeux sur ses yeux, et ses mains sur ses mains. Il ôta quelque tems après, avec un peu de farine, tout le venin d'une viande que l'on avait servie aux enfans des prophètes, où l'on avait mêlé, par mépris, de mauvaises herbes. Il fit encore une admirable multiplication de pains qu'il distribua à tout un peuple, malgré la résistance de Giézi, qui témoigna partout n'avoir pas la même foi ni le même désintéressement que son maître. Mais une des actions les plus célèbres d'Elisée, et que J.-C. rapporte lui-même dans l'Evangile, est celle qui se passa à l'égard de Naaman, général de l'armée du roi de Syrie. (*) Ce seigneur avait toute autorité auprès de son maître, mais il était lépreux; et une fille juive, que des coureurs avaient enlevée de Judée, avait dit souvent à sa femme, dont elle était esclave, que s'il voulait aller au royaume d'Israël, Elisée le guérirait de sa lèpre. Naaman écouta cet avis, et obtint du roi de Syrie, son maître, des lettres pour Joram, roi d'Israël, lespar quelles il le priait de recevoir les présens qu'il lui envoyait, et de guérir Naaman, général de ses armées. Joram regarda cette ambassade comme un piége que le roi de Syrie voulait lui dresser. Il déchira ses vêtemens, et demanda si on le croyait un Dieu pour guérir ainsi de (*) L'an du monde 3110; avant Jésus-Christ 894 ans.

la lepre ceux qui en étaient frappés. Mais Elisée fit dire promptement au roi qu'il lui envoyât Naaman, et qu'il sût qu'il y avait un prophète dans Israël. Naaman vint donc à sa porte avec un grand équipage, et Elisée, sans même lui aller parler, lui fit dire seulement par son serviteur, qu'il allat se laver par sept fois dans le Jourdain. Ce seigneur considéra ce traitement comme un mépris insupportable, et il s'en retournait tout transporté de colère; mais ses serviteurs lui ayant représenté que, puisque ce qu'on désirait de lui était très-facile, il devait au moins le tenter. Il les crut; il alla se laver sept fois dans le Jourdain, et il fut gnéri. Il en vint aussitôt rendre grâces à Elisée, et hii offrit de grands présens, dont il ne voulut rien recevoir. Mais Giézi son serviteur, bien loin d'admirer le désintéressement de son maître et de l'imiter, courut après ce seigneur, pour avoir de lui quelqu'argent dont il pût acheter des terres. Elisée reconnut par l'Esprit de Dieu cette avarice de son disciple; il la lui reprocha, et lui prédit aussitôt, que la lèpre de Naaman passerait dans lui et dans toute sa postérité, ce qui arriva sur l'heure. La guérison de ce seigneur, est, dit S. Augustin, une figure des chrétiens purifiés de leur lèpre intérieure par les eaux du Baptême. Ce prophète ne voulut rien recevoir de cette guérison, pour apprendre dès-lors par son exemple aux ministres de la Loi nouvelle à donner gratuitement ce qu'ils ont reçu gratuitement. Et la lèpre de Giézi marque ce qui se fait invisiblement dans l'âme de ces ministres avares qui trafiquent des choses saintes. Il ne suffit pas aux Pasteurs, dit S. Ambroise, d'être eux-mêmes exempts d'avarice, ils doivent encore avoir soin que ceux qui les servent soient dans le même désintéressement; et il est bon qu'ils ⚫ témoignent de la sévérité, comme Elisée, lorsqu'ils en surprennent quelques-uns qui, à l'imitation de Giézi, tâchent de s'enrichir par un trafic sacrilége, en déshonorant la réputation de leur Evêque, et en exposant au mépris et au scandale la sainteté de leur ministère.

FIG. 128. Siege de Samarie. IV. Rois 6. (*)
Le roi de Syrie ayant continué de dresser inutilement
L'au du monde 3116; avant Jésus-Christ 888 ans.

des embuscades pour surprendre Joram, roi d'Israël, entra dans une étrange colère contre tous ses serviteurs, parce qu'il croyait qu'ils le trahissaient; mais l'un d'eux ayant dit que c'était le prophète Elisée qui traversait tous ses desseins, et qui donnait avis de tout au roi d'Israël, il résolut de le perdre, et il envoya beaucoup de troupes pour investir la ville où il demeurait. Le serviteur d'Elisée s'étant levé dès le matin, et voyant ce grand nombre de gens armés, se crut perdu avec son maître; mais le prophète, pour le rassurer, pria Dieu de lui ouvrir les yeux, afin qu'il vît un nombre incomparablement plus grand d'Anges qui l'environnaient pour le défendre. Il pria Dieu au contraire de frapper d'aveuglement tous ceux qui venaient le prendre, et alla ensuite luimême au-devant d'eux. Il leur dit qu'ils s'étaient égarés; et feignant de vouloir les remettre dans leur chemin, il. les mena au milieu de Samarie, où il pria Dieu une seConde fois de rouvrir leurs yeux, afin qu'ils comprissent le danger où ils se trouvaient. Le roi Joram pensa d'abord à faire passer tous ces hommes au fil de l'épée ; mais le prophète le lui défendit, et il leur fit donner au contraire à boire et à manger, et les renvoya en paix. Cependant Benadab, roi de Syrie, ne pouvant s'apaiser ni contre le prophète ni contre le Roi, fit un dernier effort pour lever une grosse armée, et vint avec un nombre considérable de soldats assiéger Samarie. Ce siége réduisit Samarie à une famine effroyable, jusqua vendre, comme dit l'Ecriture, la tête d'un âne quatre-vingts sicles, c'est-à-dire plus de six-vingts livres de notre monnaie. Ce fut alors qu'arriva cette histoire si tragique d'une femme qui vint se jeter aux pieds de Joram pour lui demander justice. Ce prince lui demanda ce qu'elle désirait de lui, et elle lui dit qu'elle s'était accordée avec une autre femme pour manger leurs enfans; qu'elle avait d'abord donné le sien, et qu'elles l'avaient mange ensemble; mais que devant manger de même l'enfant de l'autre, la mère l'avait caché, et ne voulait pas le lui donner. Ce prince, désespéré d'un accident si barbare et si inouï, déchira ses habits, et il tourna toute sa fufureur contre Elisée, comine l'accusant de pouvoir sauver la ville, s'il l'eût voulu, et de ne pas le faire, et envoya sur l'heure un homme pour le tuer. Elisée en fut averti

par l'esprit de Dieu, et fit fermer la porte à cet hoínme, parce qu'il savait que le Roi aussitôt après enverrait un nouvel ordre contraire au premier. Il paraît par cette conduite du Roi de Samarie combien il est dangereux lorsqu'on est dans l'affliction, de s'abandonner à l'orgueil et à l'impatience. Ce prince souffre, et ne s'humilie point. Il perd la confiance en Dieu, il s'élève dans son désespoir, et il veut faire assassiner le Prophète même qui détournait seul, par sa sainteté, la ruine entière de cette ville. Les vrais serviteurs de Dieu, au contraire, envisagent les maux de cette vie par l'oeil de la foi: ils sont humbles dans leur affliction, parce qu'ils reconnaissent qu'ils souffrent beaucoup moins qu'ils ne méritent. Ils rendent alors à Dieu de très-sincères actions de grâces, parce qu'ils ne le considèrent pas dans leurs maux comme un juge qui punit des criminels, mais comme un père qui veut guérir ses enfans, qui les aime lors même qu'il les châtie, puisqu'il ne les châtie que parce qu'il les aime.

BARNAS SJAJNA BARAKA KAARAP SISANG SUSSEGUINEAN LÄÄKÄNSLANKA SASANG SASAKOJANJIANG PAND

FIG. 129. Prédiction d'Elisée. IV. Rois 7. (*) LORSQUE le roi Joram vint se plaindre à Elisée de l'ex

trémité où la famine avait réduit Samarie, le saint prophète consola le peuple tout abattu, et l'assura que le lendemain, à la même heure, la farine et l'orge se donneraient presque pour rien. On eut peine à croire une prophétie si surprenante: entre autre, un des seigneurs qui accompagnatent le Roi soutint que cela était impossible. Le prophète lui répondit: Vous le verrez de vos reux, mais vous n'en mangerez point. Cette prédiction se vérifia de cette sorte. Samarie étant de plus en plus pressée par les Syriens, quatre lépreux, qui demeuraient à la porte de cette ville, se dirent entre eux : Que faisons-nous ici? pourquoi nous laissons-nous mourir. de faim? Allons nous rendre aux Syriens. Ils se hasarderent donc d'aller au camp des ennemis; mais ils furent bien surpris de n'y voir personne. Dieu les avait tous frappés, durant la nuit, d'une épouvantable frayeur, et leur avait fait entendre la marche d'une grande armée. qu'ils crurent que le roi d'Israël faisait venir à son secours (*) L'an du monde 3119; avant Jésus-Christ 885 aus.

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