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former dans un cœur altier de vastes desseins, mais de s'abaisser devant Dieu et de prévenir sa colère, en la fléchissant par les larmes, et non pas en prétendant l'éluder par sa résistance.

FIG. 11. Vocation d'Abraham. Genèse, 12. (*)

PRÈS les hommes eurent fait de si grands efforts que A pour élever Babylone, cette ville rebelle à Dieu, qui devait subsister jusqu'à la fin du monde, Dieu pensa aussi de poser les fondemens d'une ville sainte, c'est-àdire de son Eglise, et voulut qu'Abraham fût la tige d'une race choisie et fidèle qui ne finirait jamais. Ce saint homme était fils de Tharé, et demeurait avec son père en la ville d'Ur, dans le pays des Chaldéens, qui était un pays idolâtre. Ce fut la que Dieu fit ce commandement: Sortez, lui dit-il, de votre terre, de votre pays, et de la maison de votre père, et venez dans la terre que je vous montrerai. Je vous rendrai le chef et le père d'un grand peuple, et je ferai que votre nom deviendra célèbre. Je bénirai tous ceux qui vous béniront, et je mau→ dirai tous ceux qui vous maudiront; et en vous tous les peuples de la terre seront bénis. Abraham crut sans hésiter cette parole de Dieu, qui lui promettait deux avantages si grands; le premier, de le rendre la tige d'une grande race, et l'autre de bénir toute la terre dans celui qui sortirait un jour de son sang. Ainsi il quitta sor pays avec Tharé son père, pour venir à Haram, ville de la Mésopotamie, où son père étant mort, il vint de Haram en la terre de Chanaan avec Sara sa femme, et Loth son neveu. Lorsqu'il y fut arrivé, Dieu lui promit encore une fois de lui donner tout le pays où il était, et Abraham adorant Dieu qui disposait si souverainement des royaumes, et qui les donnait ou les ôtait comme il lui plaisait, dressa un autel en ce lieu pour invoquer son nom. Etant demeuré quelque tems en ce pays, il arriva une grande famine qui l'obligea d'aller en Egypte, avec Sara et le reste de sa maison. Mais prévoyant que la beauté de Sara sa femme pourrait lui nuire, et que les Egyptiens, en devenant passionnés, pourraient penser à tuer le mari, afin de posséder ensuite la femme sans (*) L'an du monde 2083; avant Jésus-Christ 1921 ans.

aucun obstacle, il usa d'une sagesse innocente, et pria Sara de dire qu'elle était sa sœur, comme elle pouvait

effet le dire sans user d'aucun mensonge, afin qu'au ¡ieu de le tuer comme ils l'eussent fait, si elle eût passé pour sa femme, ils lui fissent au contraire de bons traitemens, en la regardant comme sa sœur. Ce qu'Abraham avait prévu arriva. Les Egyptiens, admirant Sara, en parlèrent à Pharaon qui la fit venir en son palais, et on traita favorablement Abraham comine son frère. Mais Dieu sut bien délivrer la pureté de Sara d'entre les mains de Pharaon, et il affligea ce prince de tant de plaies, qu'en cherchant quelle pouvait en être la cause, il connut enfin que Sara était la femme d'Abraham, qu'il lui rendit, en se plaignant seulement qu'il ne le lui eût pas dit d'abord; tant ce prince, dit S. Ambroise, quoique idolâtre, avait horreur de l'adultère, et craignait de blesser un étranger que la famine obligeait de se retirer dans ses états. Ce fut ainsi que Dieu commença d'appeler à lui celui qu'il avait choisi pour être le père de tous les fidèles. Ille traita selon la fermeté de sa foi, lui faisant quitter son pays, où il était puissant, pour l'établir dans une terre où il trouva d'abord une famine mortelle, qui le contraignit d'aller courir mille hasards parmi des peuples étrangers, sans y trouver d'autre consolation que de savoir qu'il y était par l'ordre de celui à qui sa foi avait rendu une si prompte obéissance. Mais Dieu lui fit voir,en le délivrant de tous les périls, qu'on ne doit jamais rien craindre en suivant Dieu, et que, lorsque nous nous exposons à quelques fâcheux événemens pour être fidèles à sa parole, il est lui-même notre protecteur, qui nous tire avec avantage de tous les maux qui nous environnent, faner ginio stogablemos tomb How 60

FIG. 12. Loth se sépare d'Abraham. Genèse, 13 (*)

BRAHAM étant revenu de l'Egypte avec Sara sa femme,

A et Loth son neveu, au lieu d'où ils étaient partis. c'est-à-dire en Béthel, il éprouva bientôt le malheur qui devait à jamais accompagner les richesses; car, comme ils étaient tous deux fort riches, il arriva des querelles entre les pasteurs de leurs troupeaux, qui firent voir L'an di du monde 2084; avant Jésus-Christ 1930 ans.

(*)

ne

comme dit l'Ecriture, qu'ils ne pouvaient plus demeu rer ensemble, et qu'une même terre ne pouvait plus les contenir. Abraham eut horreur de ces querelles; et prévoyant les suites funestes que ces divisions entre les domestiques pouvaient avoir, en passant des serviteurs aux maîtres mêmes, l'aversion qu'il en conçut dans son cœur, le porta à les prévenir par une prompte séparation. C'est pourquoi il alla trouver Loth, et il lui dit: Qu'il n'y ait point de querelles, je vous prie, entre vous et moi, ni entre vos pasteurs et les miens; car nous-sommes frères, c'est-à-dire proches parens. Toute la terre est à votre choix, je vous prie seulement de vous retirer: si vous allez à la gauche, je me tiendrai à la droite; si vous allez à la droite, j'irai à la gauche. Mais Loth ne témoigna pas, en acceptant cet offre, la même sagesse qu'Abraham avait témoignée en la lui faisant; car, pensant pas assez quelle perte c'était pour lui que de se séparer d'avec un tel homme, et ne voyant pas qu'il lui fallût plutôt faire toute autre chose que de souffrir une telle séparation, il se rendit sans grande résistance à ce qu'Abraham iui disait, et s'engagea avec trop peu de prudence, comine dit S. Ambroise, dans une source de mille périls. Il ne s'appliqua donc qu'à choisir de quel côté il devait aller, et ne consultant dans ses choix que ses yeux, il prit pour lui le pays qui lui sembla le plus beau et le plus riant, et vint demeurer à Sodome. De la compagnie du plus saint homme qui fût alors sur la terre, il tomba dans la compagnie des plús scélérats d'entre les hommes; et en se séparant un peu trop légèrement de son oncle, il vint dans une ville que Dieu regarda dans sa fureur, et dont il ne pouvait plus souffrir les crimes. On voit dans cette histoire, comme remarque le même S. Ambroise, deux choses très-importantes. On voit dans la conduite d'Abraham l'horreur qu'on doit avoir des moindres disputes, et combien on doit se défier en ce point des serviteurs, qui en sont souvent les auteurs, et qui mettent leur plaisir et leur esprit à pouvoir les entretenir. Mais on voit aussi dans Loth de quelle importance il est, principalement aux personnes plus jeunes, d'abandonner trop facilement ceux dont la compagnie était tout leur bonheur sans qu'ils y pensassent, et qui leur sont plus nécessaires qu'ils ne le croient. Une

séparation faite avec trop peu de circonspection a des suites qui se fent sentir dans toute la vie, et quoique Loth fût juste, comme dit S. Pierre, on tremble né anmoins lorsqu'on considère les périls où il se trouya embarrassé ensuite, dont la charité de celui-là seul duquel il s'était séparé l'eût pu délivrer, et qu'il aurait prévenus s'il fût toujours demeuré dans une si sainte compagnie.

FIG. 13. Abraham delivre Loth. Genèse, 14, (*)

EU de tems après la séparation de Loth d'avec AbraPlane, suprint un peretement qui fit bien voir

ces

qu'Abraham ne l'avait pas proposée par un refroidissement d'affection, et que Loth l'avait soufferte avec trop peu de sagesse. Quatre rois s'étant unis ensemble, et ayant ravagé tout le pays d'auprès de Sodome, le roi de Sodome et ceux de quatre autres villes voisines se joignirent ensemble pour résister à ces princes et pour les défaire. Mais les cinq rois fureut battus par ces quatre prins, et le roi de Sodome s'enfuit avec les quatre autres ses alliés. Les quatre rois se voyant victorieux, allèrent à Sodome pour en rapporter un riche butin; et entre les autres prisonniers ils prirent Loth avec tout ce qu'il possédait. Un homme, échappé du combat, vint promptement apporter ces nouvelles à Abraham, qui, étant touché dans le fond du cœur du malheur de son neveu, ne s'amusa, point à le pleurer, mais pensa promptement à le délivrer d'entre les mains de ses ennemis. Il prit trois cent dix-huit serviteurs des plus courageux qu'il eût, et poursuivit ces quatre rois. Dieu bénit une guerre que la seule charité avait fait Seure chante entreprendre à ce saint Patriarche, et dans laquelle il témoignait bien visiblement mettre plus son espérance en Dieu que dans les forces de ses troupes. Il arrêta avec ce petit nombre de gens le cours des victoires des quatre rois, et fit ce que cinq rois unis ensemble n'avaient pu s'étant jeté avec ses gens sur ces quatre princes, il les défit, les tailla en pièces, et poursuivit fort loin ceux qui se sauvaient par la fuite. Il retira ainsi Loth d'entre leurs mains, avec tout ce qu'ils lui avaient pris et le roi de Sodome, apprenant une action si glorieuse, viņi (*) L'an du monde 2092; avant Jésus-Christ, 1912 ans,

car

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