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FIG. 182. Jonathas pontife. I. Machab. 9. (*)

Α

et

AUSSITò que Judas Machabée fut mort, les Juifs, ot particulièrement ceux qui étaient amis de Judas, choisirent Jonathas pour commander à sa place. Simon quoique son aîné, et très-digne de sa charge, la céda néanmoins de tout son cœur à son frère, plus jeune que lui. Sitôt que Bacchide eut appris cela, il chercha les occasions de le surprendre et de le tuer. Jonathas se retira dans le désert, où il campa avec ses troupes. Bacchide voyant qu'il demeurait en repos, et qu'il ne pensait qu'à se fortifier, le vint attaquer au bout de deux ans, et il fut repoussé généreusement, et obligé d'entrer en proposition de paix, ayant vu que l'on ne devait pas moins attendre de Jonathas que de Judas Machabée son frère. Mais l'envie des Juifs lui fit plus de peine que la résistance de ses ennemis, et il n'avait pas moins à se défendre des piéges secrets des uns que de la violence ouverte des autres. Il se mit néanmoins en peu de tems au-dessus de tous ces obstacles, et le bruit de ses grandes actions s'étant répandu de toutes parts, les rois voisins, et principalement Alexandre Balès et Démétrius Soter, qui se faisaient la guerre, tâchèrent de se prévenir l'un l'autre pour faire alliance avec Jonathas, dont le secours devait donner un grand branle à la victoire du parti qu'il embrasserait. Jonathas traita bien de paroles ces deux princes; mais il se défia davantage des grandes offres de Démétrius, dont il n'avait pas encore oublié les cruautés ni la perfidie, et il eut plus de penchant pour Alexandre (**). Ce prince l'établit dans la souveraine sacrificature; et ayant remporté une très-grande victoire sur Démétrius, qui fut tué dans la bataille, il voulut voir Jonathas, et le pria de venir le trouver en Ptolémaïde, où il s'était rendu pour épouser Cléopâtre, fille du roi d'Egypte. Jonathas y vint, et fit voir à ces deux rois qu'il était moins magnifique que généreux, par les présen: qu'il leur fit. Alexandre agréa ses présens, et nc voulut point écouter ses ennemis. Il le fit habillér en pourpre, et il l'éleva dans une telle gloire qu'il couvrit de confusion (*) L'an du monde 3843; avant Jésus-Christ 161.s2 (**) L'an du monde 385a; avant Jésus-Christ 15a.

que

tous ceux qui étaient venus pour Paccuser. Après on Jonathas fat retourné en Judée, Démétrius, fils aîné de Démétrius Soter, qui avait été tué dans la dernière bataille, irrité de ce que Jonathas avait abandonné son alliance pour se joindre avec Alexandre, envoya contre lui Apollonius, qui le traita par ses lettres avec tant de mépris, et témoigna être si assuré de le défaire, que Jonathas, aigri de ses insultes, marcha au-devant de lui avec une impétuosité qui fit fuir toute l'armée d'Apollonius. Il remporta ensuite, durant quelques années, plusieurs grandes victoires, étant aidé de Simon son frère et de la protection de Dieu, dans lequel il mettait, comme son père et comme son frère Judas, son unique confiance. (*) Enfin, n'ayant pu céder à la violence, il succomba à la trahison. Diodorus l'un des généraux de l'armée d'Alexandre, qui depuis fut surnommé Triphon,. avait résolu d'enlever la couronne du petit Antiochus, fils d'Alexandre, et sachant combien il lui était important pour cela de se défaire de Jonathas, il lui donna à l'extérieur toutes les marques d'une amitié sincère. Il lui persuada de venir à Ptolémaïde, et étant convenus ensem– ble de renvoyer leurs troupes, dès qu'il fut entré dans la ville il en fit fermer les portes, le prit, et tua, par une perfidie détestable, tous ceux qui l'y avaient accompagné. Ceci apprendra toujours aux serviteurs de Dieu à ne se fier jamais aux caresses et aux promesses artificieuses de leurs ennemis; car, comme a dit saint Jérôme, il est aussi indigne d'un chrétien, et encore plus d'un conducteur du peuple de Dieu tel qu'était Jonathas, de se laisser tromper, que de tromper, parce que J.-C. demandant tout ensemble à ses ministres la fidélité et la prudence, comme fidèles, ils doivent être infiniment éloignés de tromper les autres, et comme prudens, ils doivent être incapables d'être trompés.

SMAAK AAAAAAAAAAAA SAAKAI BANANA SANGKA SAAAAA SAAAAA BARAKA ZAAAAA LAKKAD KANSKA ZAAKAO KRANAS

FIG. 183. Simon pontife. I. Machab. 13. (**)

IMON étant le seul de cinq frères admirables qui pût

ne crut point que la perte de tous ses frères, ni le péril (*) L'an du monde 3861. Avant Jésus-Christ 143 ans (**) La même année 3861; avant

visible où il s'exposait, lui pût être un juste sujet de penser à se retirer. Vous savez, dit-il à tout le peuple ce que nous avons souffert, mes frères et moi, pour la défense de nos saintes lois. Tous mes frères sont morts au service d'Israël, et je suis maintenant le seul qui reste; mais à Dieu ne plaise que je pense jamais à épargner ma vie en quelque péril qu'elle puisse être; car je ne suis pas meilleur que mes frères. Son premier soin fut donc de racheter Jonathas son frère d'entre les mains de Triphon; et quoiqu'il sût que ce perfide ne lui avait demandé la rançon et les enfans de Jonathas que dans le dessein noir de perdre les enfans avec le père, après qu'il aurait reçu l'argent, il ne laissa pas de le faire, de peur, dit l'Ecriture, de se rendre odieux aux Juifs, et de leur donner lieu de croire qu'il n'eût tenu qu'à lui de racheter Jonathas; mais l'événement fit voir qu'il avait bien jugé des choses; car Triphon, ayant reçu cent talens et les deux enfans de Jonathas, les tua avec leur père. Si mon n'ayant pu l'avoir en vie, voulut au moins l'avoir mort; et ayant rassemblé les os de son père et de ses frères, il voulut, non par une vanité humaine, qui ne cherche d'ordinaire dans l'honneur des morts qu'à satisfaire l'orgueil des vivants, mais par une juste récompense qui était due à ces grands chefs du peuple de Dieu, leur élever un sépulcre magnifique, qu'il fit enrichir de tous les ornemens que sa piété plutôt que son ambition put inventer. Ce sage conducteur du peuple de Dieu, ayant été dès sa jeunesse dans les travaux, et ayant depuis joui d'une si longue paix, finit sa vie par la lache

trahison de Ptolomée, son premier gend par la lache

voulant

usurper sa dignité, le tua dans un festin: on le pleura très-sensiblement, et il fut enseveli avec ses autres frères dans le tombeau qu'il leur avait fait bâtir. Simon eut pour successeur dans la sacrificature et dans le gouvernement du peuple son fils Jean, surnommé Hyrcanus, par la victoire qu'il remporta sur les Hyrcaniens. Joseph dit que de son tems cessa le miracle qui avait continué jusqu'alors, de connaître sensiblement la volonté de Dieu dans l'éphod du Grand-Prêtre, par la lumière que rendaient les pierres précieuses qui le composaient. Sa postérité a toujours régné depuis jusqu'à Mariamne, femme d'Hérode, et au jeune Aristobule, que ce jeune tyran fit

A

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nover pour s'assurer la couronne qu'il ayant usurpée. Telle fut la fin de ceux qui composent proprement l'histoire des Machabées. Ces cinq frères, tous d'un même sentiment, d'un même cœur et d'un même zèle, toujours environnés de périls dont Dieu seul pouvait les délivrer sont une excellente image des enfans de la Loi nouvelle, qui les ont suivis peu de tems après. Ils doivent toujours être comme ces saints, unis d'amitié entr'eux, sans ambition, sans intérêt, sans envie, dégagés du siècle et attachés à Dieu seul; ils doivent être persuadés, comme eux, que Dieu est le dominateur du monde, et qu'il ne s'exécute rien sur la terre sans avoir été ordonné dans le Ciel. Ils doivent mettre leur confiance, non dans leur force, mais dans leurs prières et dans la miséricorde infinie de Dieu; c'est pourquoi, après que sa grâce leur a fait vaincre des ennemis invisibles, qui sont sans comparaison plus redoutables que n'étaient ceux des Machabées, ils doivent dire à Dieu, comme ces anciens chefs de son peuple: C'est votre main Seigneur, et non la nôtre qui a fait cette merveille; votre toute-puissance a soutenu notre faiblesse, et si après nous avoir donné la victoire vous ne nous . donniez la reconnaissance, notre ingratitude seule nous assujettirait à ceux-là même que votre grâce nous aurait fait vaincre.

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