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NOUVEAU TESTAMENT,

AVEC des explications édifiantes tirées des SS. Pères, pour régler les mœurs Adans toutes sortes de conditions.

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FIG. 1. De l'évangéliste saint Matthieu. (*)

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I.

AINT Matthieu, qui de publicain devint Apôtre, fut le premier de ces évangélistes que Dieu a choisis pour écrire l'Evangile et l'histoire de J.-C. d'une mamière toute divine, n'ayant été dans cet ouvrage que les organes du St.-Esprit, qui a conduit toutes leurs pensées et qui a formé toutes leurs paroles. Il écrivit son Evangile dans Jérusalem, selon S. Jérôme, en ayant été prié par les Juifs qui avaient embrassé la foi de J.-C., ou en ayant reçu un ordre particulier des Apôtres, selon saint Epiphane. Il l'a écrit, non en grec, mais en hébreu ou en syriaque, comme l'assure Eusèbe dans son histoire, et plusieurs autres SS. Pères. S. Jérôme, qui déclare la même chose en beaucoup d'endroits, ajoute encore après Eusèbe, que Patenus étant allé prêcher la foi dans les Indes, y trouva un Evangile de S. Matthieu écrit en hébreu, qu'il rapporta à Alexandrie, et qui avait été conservé jusqu'à son tems dans la bibliothèque de Césarée. Cet original hébreu s'est perdu depuis, et la traduc

(*) Saint Matthieu a écrit l'an de l'ère commune de JésusChrist 39, après sa passion 6 ans.

tion grecque nous est demeurée, dont on ne sait point qui est l'auteur, quoique quelques Pères l'attribuent ou à l'apôtre S. Jacques, ou à S. Jean. S. Matthieu, selon la remarque de S. Augustin, a entrepris principalement dans son Evangile de rapporter la race royale de J-C., et de le réprésenter selon la vie humaine qu'il a menée parmi les homines; c'est pourquoi, comme il n'est pas si élevé que S. Jean, qui entre souvent dans les mystères de la Trinité et de la divinité de J.-C., il semble aussi qu'il est plus propre généralement pour tous les Fidèles, parce s'est actions et les particulièrement arrêté à rapporter les

actions et les instructions dans lesquelles J.-C. a tempéré, en quelque sorte, sa sagesse et sa majesté divine pour rendre l'exemple de sa vie plus imitable et plus proportionné à notre faiblesse. Il est sans doute que Dieu a eu des raisons très-importantes de faire écrire les quatre Evangiles, mais on peut dire néanmoins que la première intention de J.-C. a toujours été d'écrire sa sainte Loi dans le cœur et dans la vie intérieure des Chrétiens, afin que leurs actions extérieures fussent comme des caractères visibles de la charité invisible qu'il imprime au fond de leur cœur; car le premier dessein de J.-C. n'a pas été de nous instruire par des paroles écrites, mais par l'exemple de sa vie qu'il devait retracer sans cesse dans ses disciples par l'infusion de son St.-Esprit, afin que sa vertu, aussi bien que sa vérité, fût représentée de siècle en siècle par actions vivantes, et non par des paroles mortes; c'est pourquoi, encore qu'il soit très-utile de lire sans cesse le saint Evangile, on peut dire encore que, quand on saurait toutes les vérités qui y sont comprises, on ne serait pas pour cela seul disciple de J.-C. si on ne tâchait en même tems de les faire reluire dans ses actions et dans le réglement de toute sa vie, où nous devons faire paraître l'image de la vie de J.-C., comme J.-C. a toujours paru être l'image de son Père, il n'est pas certain en quelle année S. Matthieu a écrit son Evangile. On croit néanmoins que ç'a été é vers l'année 39 de l'ère commune de Jésus-Christ, et six ans après sa mort. the soc

FIG. 2. De l'Evangéliste saint Marc. (*)

est souvent parlé de Marc dans les actes des Apôtres

I et dans les épîtres de S. Paul; mais il ne paraît pas

néanmoins que c'ait été celui-là qui ait écrit l'Evangile, uoique S. Jérôme semble l'avoir cru, mais plutôt celui dont parle S. Pierre à la fin de sa première épître, et qu'il appelle son fils. C'est ce Marc qui a fondé l'église d'Alexandrie, qui a été le second siége du monde. L'opinion la plus commune des SS. Pères est qu'il a écrit son Evangile à Rome, à la prière des Chrétiens de cette église, selon ce qu'il avait apprit de S. Pierre, comme Eusèbe le rapporte; car après avoir dit dans son histoire que S. Pierre étant arrivé à Rome prêchait aux Romains, avec un admirable succès, l'Evangile de J.-C., il ajoute que ceux qui l'avaient entendu furent tellement embrasés de l'amour de la vérité que, ne se contentant pas de lui avoir ouï prêcher l'Evangile, ils souhaitèrent encore avec ardeur de le voir écrit; c'est pourquoi ils prièrent S. Marc, qui était le disciple de S. Pierre, de leur laisser par écrit l'histoire évangélique, afin qu'ils pussent l'avoir comme un monument stable et perpétuel de la doctrine sainte qui leur avait été annoncée, et ils ne cessèrent point de renouveler leurs instances jusqu'à ce qu'ils eussent obligé S. Marc à écrire l'Evangile qui porte aujourd'hui Je nom de ce Saint. S. Chrysostôme demande pourquoi J.-C. ayant eu douze apôtres, il n'y en a eu que deux qui aient entrepris d'écrire l'Evangile de J.-C., et que S. Marc l'a écrit aussi bien que S. Luc, quoiqu'ils ne fussent que disciples des apôtres. A quoi il répond que c'est parce que ces hommes si saints ne faisaient rien par un désir de gloire, mais qu'ils se conduisaient en toutes choses par un mouvement de Dieu et par la vue du bien de l'Eglise. S. Jérôme et S. Augustin, comme la plupart de tous les anciens Pères, ont cru que S. Marc avait écrit en grec, aussi bien que S. Luc et que S. Jean. Ce saint évangéliste a suivi S. Matthieu en beaucoup de choses, et souvent il n'a fait que l'abréger; néanmoins il y a des histoires qu'il rapporte plus au long, et dont il marque

Saint Marc a écrit l'an 43 de l'ère commune de JésusChrist, 10 ans après sa passion.

des circonstances considérables. Saint Marc a écrit son Evangile comme il l'a oui, principalement de S. Paul qui l'avait appris du Ciel; car il est remarquable que, quelque soin que J.-C. ait pris d'instruire ses Apôtres durant sa vie, en les rendant non seulement spectateurs de ses actions publiques, mais encore de sa vie secrète et cachée, en leur découvrant les mystères et les paraboles qu'il exposait en public, ils n'ont rien dit néanmoins de J.-C. et de ses vérités saintes, dont ils étaient si parfaitement informés, qu'après avoir été renouvelés par le St.Esprit, et être devenus en quelque sorte des hommes divins, comme les appelle S. Chrysostôme, pour tenir la place de J.-C.; ce qui nous découvre une grande instruction, qui est que rien ne devait être dit ni écrit de la vérité évangélique que par des hommes qui eussent été remplis de l'esprit de Dieu. Saint Marc a écrit son Evangile la troisième année de Claude, c'est-à-dire la quarante-troisième de J.-C., et dix ans après sa mort.

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FIG. 3. De l'évangéliste saint Luc. (*)

AINT Luc était d'Antioche, qui est la métropole de Syrie. S. Paul nous apprend qu'il a été médecin, selon qu'il l'appelle lui-même. Il n'a pas été du nombre des douze Apôtres, non plus que S. Marc, mais l'un de leurs disciples. Ainsi il n'a pas écrit ce qu'il avait vu luimême, comme S. Matthieu et S. Jean, mais ce qu'il avait appris de ceux qui l'avaient vu, selon qu'il témoigne à l'entrée de son Evangile. Car c'est par un conseil de la sagesse de Dieu, dit S. Augustin, et par un ordre du St.-Esprit, que des quatre Evangélistes deux ayant été apôtres, les deux autres ne l'ont pas été, afin qu'on ne crût pas que, pour écrire l'Evangile, il y eût quelque différence entre ceux qui ont vu les actions de J.-C. de leurs propres yeux, et ceux qui les ont écrites sur le rapport fidèle de ceux qui les avaient vues. Dieu a voulu ainsi nous faire voir que la certitude de l'histoire évangélique ne vient pas seulement de ce que ceux qui l'ont faite rapportent les choses qu'ils ont vues eux-mêmes ce qui se trouve dans beaucoup d'histoires dont la certi

(*) Saint Luca écrit l'an de l'ère commune de Jésus-Christ 56, après sa passion 25 ans.

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tude n'est qu'humaine et morale, mais qu'elle est fondée sur l'assistance particulière du St.-Esprit, qui a formé toutes les paroles des évangélistes; ce qui se trouv également, ou dans S. Matthieu et S. Jean, qui ont été apôtres, ou dans S. Marc et S. Luc, qui ont été les disciples des apôtres. Car comme S. Marc a été disciple de S. Pierre, S. Luc l'a été aussi de S. Paul. C'est ce qui fait dire à Tertulien que l'Evangile de S. Luc s'attribue d'ordinaire à S. Paul; et S. Paul rend à S. Luc un admirable témoignage, selon la remarque de plusieurs Pères, et particulièrement de S. Ambroise, lorsqu'il dit de lui qu'il est loué pour son Evangile dans toutes les églises. A quoi S. Ambroise ajoute: Quelles louanges ne mérite point celui qui en a reçu une si grande par la bouche du docteur de toutes les nations! S. Luc, dit Eusèbe, rapporte lui-même au commencement de son évangile le sujet qu'il a eu de l'écrire, en disant que plusieurs ayant entrepris témérairement d'écrire l'histoire évangélique, il avait cru le devoir faire, après en avoir été informé très-exactement par ceux qui en avaient été eux-mêmes les dispensateurs et les ministres, c'est-à-dire, par les Apôtres et par S. Paul, auquel Dieu l'avait un très-particulièrement, pour empêcher que la parole de l'Evangile ne fût altérée par le mélange de l'erreur et du mensonge. L'Evangile de S. Luc est écrit plus purement que celui de saint Marc et de saint Jean, parce qu'il savait bien la langue grecque, comme remarque St. Jérôme, ce qui paraît aussi dans le style du livre des Actes. Il a écrit son Evangile environ l'an de Jésus-Christ cinquante-six, vingt-cinq ans après son Ascension. Le même Père témoigne que saint Luc est toujours demeuré dans le célibat, et qu'il a vécu jusqu'à quatre-vingt-quatre ans ; et l'Eglise dit de lui qu'il a toujours porté sur son corps la mortification de la croix. C'est pourquoi si sa mort n'a pas été honorée du martyre, ce qui parait avoir été dou-teux parmi les SS. Pères, on peut dire néanmoins, selon l'expression de saint Jérôme, que sa vie a été un long martyre.

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