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un tressaillement d'allégresse, qui, ayant produit la même impression dans sa mère, le fit entrer dès-lors dans l'exercice de sa charge de Précurseur du Sauveur du monde. Sainte Elisabeth s'écria de joie; et se sentant confuse de voir venir à elle celle qu'elle commençait à regarder comme la mère de son Seigneur, elle lui donna de grandes louanges, et elle admira la fermeté de sa foi. Mais la vierge qui ne s'était pas élevée de ce que l'Ange lui avait dit, ne s'éleva pas non plus de ce lui dit sa que cousine. Elle regarda Dieu comme l'auteur de ses biens, et son humilité comme le canal qui les avait attirés, et elle prononça cet excellent cantique qu'on peut appeler la gloire des humbles et la confusion des superbes. La sainte Vierge étant ainsi devenue la mère de saint JeanBaptiste, plus qu'elle ne le fut ensuite de saint Jean IEvangéliste, et l'ayant sanctifié, et comme engendré spirituellement dans le ventre de sa mère, par sa parole, animée du Verbe qu'elle portait en son sein, elle demeura trois mois entiers avec sainte Elisabeth, pour donner lieu aux opérations de J.-C. dans S. Jean, pour faire croitre en lui de plus en plus cette première infusion de la grâce qui le disposa peu à peu à cette vie si divine qu'il mena depuis dans le désert, et à cette fidélité avec laquelle, après avoir adoré J.-C. en secret dans le ventre de sa mère, il l'adora ensuite devant les hommes, et mit toute sa joie à s'humilier en sa présence. Ces trois. mois étant accomplis, et la naissance de S. Jean étant proche, la sainte Vierge se retira, lorsqu'il semblait qu'elle eût dû venir si elle eut été absente, afin de participer à la grande joie que cette naissance causa dans le monde, et dont l'Eglise conserve encore aujourd'hui de si grandes marques. Mais la Sainte Vierge fit voir alors qu'elle suivait en toutes utes choses les m mouvemens de l'esprit de le Dieu; et comme elle était venue chez sainte Elisabeth dans le moment qu'il avait marqué, elle s'en retourna de même lorsqu'il le voulut, sans prendre garde aux coutumes des hommes, dont les lois sont souvent opposées à celles de Dieu. Elle nous apprit encore par cette conduite à nous retirer et à nous cacher après les grandes œuvres de charité que nous avons faites en faveur de notre prochain, et à désirer de ne pas paraître y avoir aucune part, afin de rendre à Dieu tout ce qui est à lui

et de ne prendre pour nous que l'humiliation et la confusion de n'avoir pas été un canal de ses grâces qui fût assez pur pour n'y rien mêler d'étranger, lorsqu'après être descendues de lui dans nous, elles ont passé de nous dans les autres.

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FIG. 7. Naissance de Jésus-Christ. Luc 3. (*)

A sainte Vierge étant retournée chez elle de la maison

de sa cousine sainte Elisabeth, apprit bientôt que les grandes grâces que Dieu fait ici aux SS. sont souvent jointes à des grandes afflictions; car sa grossesse commençant à paraître, S. Joseph fut forcé en quelque sorte, contre tant de témoignages qu'il avait de la pureté de Marie, d'attribuer à l'ouvrage du péché ce qui n'était que l'ouvrage du St.-Esprit. La sainte Vierge, qui ne pouvait ignorer ce qui se passait, demeura ferme néanmoins dans son silence, et fit voir dès-lors combien il est important de garder le secret dans les ouvrages de Dieu; elle aima mieux passer dans l'esprit de son mari pour une femme adultère, que de manquer en ce point de fidélité à Dieu, à qui elle abandonna le soin de sa réputation et de sa vie; mais S. Joseph, qui était juste, ne voulut pas rendre publique la faute qu'il soupçonnait en sa femme, et donna un grand exemple aux hommes de tenir cachés les défauts de ceux à qui nous devons du respect et de l'amitié. Il résolut seulement de la quitter, pour témoigner au moins en cette manière qu'il ne consentait pas au mal qu'il appréhendait dans une personne qui lui était si chère; mais lorsqu'il était prêt à le faire, Dieu l'arrêta, et l'avertit durant la nuit par un Ange qu'il ne craignît point de prendre avec lui Marie sa femme. Il lui décou vrit le secret de cet enfant divin, et lui ordonna de lui donner à sa naissance le nom de Jésus. S. Joseph fortifié par les paroles de l'Ange, apprit combien l'homme' devait être réservé dans ses jugemens, et combien il était obligé de juger toujours favorablement des person nes de piété, malgré toutes les apparences qui leur seraient peu favorables. Il crut ce que l'Ange lui avait dit et mérita d'être appelé le père de J.-C., imitant cette (*) L'an du monde 4000, ayant vant Fère commune 4, de 1 naissance de Jésus-Christ 1.

la

en

grande foi par laquelle la sainte Vierge était devenue sa mère. Lorsque le tems de l'accouchement fut proche, Dieu , pour tirer la sainte Vierge de Nazareth, qui était le lieu de sa demeure ordinaire, et la faire venir à Bethléem, où les prophètes avaient prédit que le Messie devait naître, permit que l'édit de l'empereur Auguste, qui voulait satisfaire sa vanité ou son avarice dans le dénombrement des familles de son empire, remuât e quelque sorte tout le monde pour faire venir la sainte Vierge à Bethleem avec son mari, qui était de cette ville et de la famille de David. Elle ne considéra point les incommodités d'un si long voyage dans un tems fâcheux, et dans une grossesse si avancée; mais obéissant à cet ordre de l'Empereur avec le même respect que si un Ange ou Dieu lui-même lui eût commandé ce voyage, elle apprit aux hommes à regarder Dieu uniquement dans les hommes qui ne sont que ses instrumens et sous lesquels il se cache. Lorsqu'ils furent arrivés à Bethleem, tout le monde refusa de les loger, parce que les hôtelleries étaient pleines; et ce fut ainsi que J.-C., voulant comme se håter de nous donner un exemple d'humilité en souffrant les rebuts des hommes, ne dédaigna pas de naître dans une étable, pour nous apprendre à mépriser toute la magnificence du monde, par l'aversion qu'il en a eue lui-même. C'est la disposition qu'il inspira à la Ste. Vierge, qui reçut les rebuts de ceux de Bethleem comme elle avait reçu les ordres d'Auguste, et qui n'eut dans les uns et dans les autres que la vue de Dieu à qui elle obéissait dans la personne d'un hôtelier, comme elle avait fait dans celle d'un Empereur. Elle demeura très-satisfaite d'accoucher de J.-C. dans une étable. Elle comprit qu'il fallait que cette pauvreté.le cachât aux hommes et aux démons, et que la dureté de ce peuple de Bethleem était nécessaire aux desseins de Dieu. Les SS. Pères nous enseignent qu'il n'est rien de si instructif que cet anéantissement du Fils de Dieu; que toute la beauté des créatures ne doit pas tant nous porter à l'adorer que ce divin rabaissement. Nous devons apprendre principalement de cette enfance de J.-C. C. que nous n'avons pas moins besoin à tout moment du secours de Dieu qu'un enfant nouvellement né n'a besoin du secours des hommes.

FIG. 8. Pasteurs à la Crèche. Luc 2. (*)

ÉSUS-CHRIST, ayant sanctifié le monde par sa nais

J'sance, fit voir par le choix des premières personnes à

peu

qui il voulut le faire savoir, qu'il cachait dès-lors ses mystères aux grands et aux sages et qu'il ne les révélait qu'aux petits. Dans la nuit même où la sainte Vierge enfanta il y avait assez près de-là des pasteurs qui, veillant à la garde de leurs troupeaux, marquaient, selon S. Grégoire, les devoirs des vrais Pasteurs de l'E glise, et ce que produirait un jour dans ces personnes l'exemple de J.-C. le vrai Pasteur. Ce fut à ces personnes qu'un Ange apparut tout d'un coup environné d'une grande clarté, qui marquait cette grande lumière divine qui venait de naître au monde. Il leur dit qu'il leur annonçait une nouvelle qui comblerait de joie tout le ple, et leur déclara que le Messie attendu depuis si longtems venait de naître. Pour leur donner des marques certaines de la vérité qu'il leur disait, il les envoya à Bethleem, que les prophètes avaient prédit devoir être le lieu de la naissance du Sauveur; cet esprit humble, ne rougissant point de l'humilité de son Maître et de son Dieu, dit hardiment à ces hommes grossiers et charnels qu'ils trouveraient un enfant enveloppé de langes et de bandelettes, que c'était là celui qu'il leur annonçait, et qui était toute l'attente d'Israel. Lorsque l'Ange eut cessé de leur parler, il se joignit à lui une troupe innombrable d'anges, qui par leurs cantiques rendaient gloire à Dieu, et annonçaient la paix aux hommes. Ces pasteurs dissipant peu à peu la crainte dout ils avaient été frappés à la vue et aux paroles de l'ange, résolurent de passer jusqu'à Bethleem, pour y voir cette merveille que Dieu venait de faire; et se hâtant dans ce voyage pour apprendre par leur promptitude qu'on ne doit point chercher J.-C. avec froideur, ils trouvèrent Marie, Joseph et l'Enfant enveloppé de drapeaux dans la crèche, selon la parole de l'Ange. Cette bassesse extérieure ne les surprit point, et il est marqué, au contraire, qu'ils furent

a

(*) La même année de la naissance de Jésus-Christ, avam l'ère commune 4.

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