Imagens das páginas
PDF
ePub

ne leur laissent ensuite que l'amertume. Ce second vin, au contraire, est le vin du Ciel, et le vin nouveau de l'homme nouveau, qui enivre l'âme et qui assoupit eu elle les sens et la raison humaine, en changeant l'homme dans le cœur par une conversion véritable, afin qu'étant comme mort à lui-même, il ne vive plus que pour Dieu, et ne goûte plus que les biens du Ciel.

[ocr errors]

L

FIG. 17. Nicodème. Jean 3. (*)

E premier miracle de J.-C. à Cana en Galilée ayant été suivi de beaucoup d'autres, la réputation du Sauveur commença peu à peu à se répandre dans le monde, et à passer même du peuple aux grands. Un des plus considérables parmi les Juifs, nommé Nicodème, étant touché de tout ce qu'il apprenait de Jésus, résolut de s'éclaircir de la vérité par lui-même, et non sur le rapport des autres; mais prévoyant par sa sagesse naturelle que ce nouveau prophète aurait de grands ennemis, comme en avaient eu tous les autres, il crut ne devoir pas trop se déclarer, et jugea qu'il serait plus sûr de n'aller le trouver que pendant la nuit. Il témoigna à J.-C. qu'il croyait très-certainement qu'il était un mastre envoyé de Dieu, et qu'on n'en pouvait pas douter après ce grand nombre de miracles qu'il faisait sans cesse Mais le Sauveur apprit en cette rencontre à ses serviteurs à ne pas se laisser éblouir par les louanges des hommes; car, après en avoir reçu de si grandes de Nicodème, il ne perdit rien de sa liberté ordinaire; et quoique Nicodème passât pour très-habile dans la Loi, il ne lui parla néanmoins que de l'humilité et de la simplicité chrétienne, en lui déclarant que si on ne renaissait de nouveau, on ne pourrait avoir part à son royaume. Ce prince des Juifs ne put comprendre cette vérité, et fit voir alors que rien n'est si contraire à la foi que les grands

raisonnemens. Il s'informa de J.-C. comment un homme pouvait rentrer une seconde fois dans le Ventre de sa mère. Mais J.-C. lui demanda comment lui qui 'était maître dans Israël pouvait ignorer ces choses. Et fit bien voir sensiblement qu'il n'était, comme dit

(*) L'an de l'ère commune 31 ans, seconde de la prédication Je Jésus-Christ.

[ocr errors]

9

et

Augustin, que le docteur d'une lettre morte. Il lui parla des effets merveilleux du St.-Esprit, dont on ne peut savoir ni d'où il vient, ni où il va,, et qui souffle partout où il lui plaît. Il lui dit ensuite plusieurs autres choses semblables, qui firent comprendre à ce prince de la Loi, par la difficulté où il se trouvait de les concevoir et de les croire, qu'il faut que Dieu, pour nous rendre ses disciples, ruine dans nous la folie de notre raison, qui ne peut rien croire si elle ne le voit. J.-C. finit cet entretien en lui représentant le grand amour de Dieu pour les hommes, qui leur avait lond amour de Di son propre Fils pour les rendre éternellement heureux. Il lui fit voir que la principale cause du malheur des hommes était qu'ils fuient la lumière de la vérité, parce qu'elle les condamne qu'ils aiment leurs propres ténèbres, jusqu'à ce que Dieu leur donne de nouveaux yeux qui leur font hair l'aveuglement de leurs passions, et aimer cette lumière qui vient de Dieu et qui les conduit à Dieu. Ce fut ainsi que le Sauveur renvoya ce prince des Juifs, qui fit bien voir dans la suite que cet entretien ne lui avait pas été utile, et que la force de la parole de Dieu avait fait impression dans son cœur; car ayant fait paraître d'abord une sagesse un peu timide, en n'osant venir trouver J.-C. que pendant la nuit, il eut ensuite assez de courage pour soutenir publiquement son innocence en plein conseil, et pour déclarer même à sa mort, et après sa mort, qu'il ne prenait aucune part à l'injustice qu'on avait commise en sa personne, en le faisant mourir par un supplice si cruel et si honteux; et bien loin alors de refroidir sa charité envers Jésus-Christ, au contraire, il la redoubla en apportant publiquement des parfums pour embaumer et ensevelir son corps. Il apprit ainsi, comme remarquent les SS. Pères, qu'il ne faut pas désespérer de la timidité de ceux qui n'osent encore se déclarer la vérité. Ces pour faibles personnes peuvent se cacher et se réserver quelque tems pour se nourrir en secret des vérités de Dieu et se fortifier dans le silence, afin de paraitre ensuite lorsque Dieu leur en fera naître Poccasion.

[ocr errors]

FIG. 18. La Samaritaine. Jean 4. (")

LORSQUE J.-C. commençait déjà à être suivi, et que les miracles qu'il faisait, joints aux témoignages que lui rendait S. Jean, lui attiraient un plus grand nombre de disciples que ce S. précurseur n'en avait eu, l'emprisonnement de ce S. homme survint tout d'un coup, ce qui obligea J.-C. de s'éloigner. Comme il semblait n'avoir plus rien à faire au monde, après y avoir découvert J.-C., Dieu pour l'en retirer promptement le fit sortir de la solitude et venir à la Cour d'Hérode. Ce prince qui avait ouï parler de sa vie divine dans le désert, et qui le regardait comme un prophète, l'aimait, selon que le remarque l'Evangile, et son amour méme ne se refroidissait point par la liberté avec laquelle ce S. homme le reprenait de son inceste; mais le démon, qui ne pouvait souffrir le bien que ce S. précurseur du Sauveur pouvait faire dans la Cour de ce prince, eut recours à ses artifices ordinaires, et envenima contre lui l'esprit d'une femme qui le fit mettre d'abord en prison, en attendant qu'elle poussåt ses violences plus loin, et qu'elle couronnât la vie de S. Jean par la gloire du martyre. J.-C. voulut d'abord céder à l'envie des Pharisiens qui avaient conseillé à Hérode de faire arrêter S. Jean, et se retira alors de la Judée, où il était venu, pour s'en retourner dans la Galilée. Il devait passer par Samarie, et y convertissant une femme samaritaine, il fit voir que c'est souvent en fuyant la colère du monde qu'on gagne plus d'âmes à Dieu, que c'est par les persécutions mêmes que l'Eglise se multiplie; car cette femme étant venue à son ordinaire puiser de l'eau à une fonLaine, elle y trouva J.-C. assis qui lui demanda à boire pour se soulager dans la soif que la fatigue du chemin lui avait causée, quoique cette soif fût plus mystérieuse que naturelle. Cette femme lui témoigna qu'elle s'étonnait qu'un Juif s'adressût à une femme de Samarie, qui était un peuple que les Juifs avaient en horreur; mais J.-C. lui répondit que si elle connaissait le don de Dieu, et qui était celui qui lui demandait à boire, elle lui en aurait demandé elle-même, et qu'il lui aurait donné une (*) La même année de l'ère commune 30 ans.

quoi J.-C. répondit que c'était lui-même choses à

[ocr errors]

eau vive qui n'était point comme les eaux de la terre qui n'empêchent pas que ceux qui en boivent n'aient encore soif, mais qui deviendrait en elle une source d'eau vivante qui réjaillirait jusqu'à la vie éternelle. Cette femme se rendit peu à peu attentive à ces paroles; et étant surprise de ce que J.-C. lui découvrait sa vie passée, elle reconnut qu'il était un prophète. Il continua à lui découvrir le secret de la Loi nouvelle, qui est un culte spirituel, et l'adoration de Dieu en esprit et en vérité; ce que cette femme ayant oui, elle dit à J.-C. que le Messie devait venir, qui apprendrait toutes choses: à qui l'était. Cette femme alla aussitôt annoncer dans la ville ce qu'elle venait d'apprendre, et excita dans tous les habitans de Samarie le désir de venir trouver J.-C. Ils le prièrent de venir dans leur ville, où il demeura pendant deux jours, Les SS. Pères ne peuvent assez admirer la conduite que le Fils de Dieu tint envers cette femme, à laquelle il découvre tout d'un coup les plus grands mystères de la Loi nouvelle. Il Il retranche de sa dévotion le Temple et la montagne sainte, quoique les Juifs et les Samaritains missent toute leur dévotion dans l'un et l'autre de ces deux lieux. Il lui apprend que les principales églises ne sont pas les temples bâtis de pierres, mais les âmes de ceux qui le servent, dont il fait non seulement des temples, mais des cieux et des royaumes vivans, afin que les chrétieus ne se contentent pas de révérer les temples qui sont saints, ni de recevoir le Saint des Saints qui est aussi présent sur nos autels que dans le Ciel, mais qu'ils tâchent d'attirer dans eux les dons de sa grâce et de son esprit, de lui rendre un cu culte sincère et intérieur, et de l'adorer en esprit et en vérité.

[ocr errors]
[ocr errors]

FIG. 19. Tempete apaisée. Matthieu 8.

Matthieu 8. (*))

ÉSUS-CHRIST étant retourné dans la Galilée, à cause de l'emprisonnement de S. Jean, commença d'y prêcher publiquement, et d'exhorter, comme avait fait S Jean, les hommes à la pénitence, parce que le royaume. de Dieu était proche. Il alla dans la ville de Capernaum, et fit voir à ce peuple enseveli dans les ténèbres une lu (*) La même année de l'ère commune 30 aps.i

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors]
« AnteriorContinuar »