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d'Angere et qui allait jusqu'au ciel; elle était pleiné

d'Anges, qui montaient et qui descendaient; et Dieu était au haut qui s'y tenait appuyé, et qui dit à Jacob : Je suis le Dieu d'Abraham et d'Isaac. Je vous donnerai cette terre où vous dormez; vos enfans y seront en aussi grand nombre que la poussière de la terre, et tous les peuples du monde seront bénis en celui qui sortira de votre race. Il lui promit de l'accompagner partout où il irait, et de le faire revenir ensuite dans cette terre qu'il quittait, où il accomplirait toutes ses promesses. Jacob se réveillad.comme d'un profond sommeil, et étant effrayé de ce qu'il venait de voir, il dit en s'écriant: Que ce lieu est terrible, puisque le Seigneur y était. Cette vision et cette échelle si mystérieuse, dont les SS. Pères ont dit tant de choses, marquait dès-lors le soin que la providence de Dieu prendrait de tous ceux qui seraient à lui dans la suite de tous les siècles, qu'il se trouverait présent avec eux dans le tems de leurs afflictions et dans le lieu de leur exil, et que les Anges leur seraient présens pour offrir à Dieu leurs besoins et leurs prières, et pour leur apporter du ciel les grâces et les consolations de Dieu. Ainsi ils ne devaient pas craindre la colère des hommes, ni les conspirations de leurs frères, puisqu'elles ne servent qu'à leur faire trouver Dieu plus présent et plus appliqué à les secourir. Cette parole que Jacob dit en s'éveillant: Que ce lieu est terrible! C'est la maison de Dieu et la porte du ciel méme, a depuis été appliquée à la sainteté de nos Eglises, qui ont à présent sur nos autels le même Dieu qui remplis→ sait alors Jacob d'une si sainte frayeur; et les SS. Pères ont souhaité que les Chrétiens en y entrant eussent dans bouche et dans le cœur ces paroles de Jacob, et qu'ils fussent saisis, comme lui, d'une crainte profonde devant la majesté de celui que leur foi les assure y être présent.oste

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FIG. 26. Rachel et Lia. Genèse, 24.

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ACOB étant assuré de la protection de Dieu

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J vision mystérieuse, continua son chemie pas ceten craindre, et vint à Haram, où ayant trouvé quelques

(*) La même année 2a45.

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pasteurs, il leur demanda s'ils connaissaient Laban, petit-fils de Nachor. Les bergers lui montrèrent alors Rachel sa fille, qui venait avec ses troupeaux pour les abreuver à un puits dont on fermait toujours l'entrée une grosse pierre. Dès que Jacob l'aperçut, il ôta cette pierre, afin que Rachel pût faire boire ses troupeaux, et il se fit connaître à elle. Rachel en ayant donné aussitôt avís à Laban son père, il courut pour l'embrasser et le fit venir chez lui. Ce fut alors que Jacob lui dit le sujet de son voyage: il lui découvrit l'animosité de son frère et la nécessité où il avait été de fuir. Laban consentit de bon cœur qu'il demeurât chez lui; mais comme il ne pouvait souffrir qu'il le servit gratuitement,.Jacob lui dit qu'il le servirait pendant sept ans pour épouser Rachel sa seconde fille. (*) Ces sept ans s'étant écoulés et Jacob ne comptant pour rien son travail, parce qu'il aimait Rachel, il vit néanmoins ses espérances bien trompées; car Laban ne pouvant souffrir que Rachel, sa seconde fille, fût mariée auparavant l'aînée, envoya le soir Lia au-lieu de Rachel, et fit que Jacob, sans le savoir, la prit pour femme. Jacob s'en plaignit le lendemain. Mais Laban, afin de l'apaiser, le pria de laisser passer sept jours pour la célébration de ses premières noces, après lequel tems il lui donna Rachel en mariage, à condition néanmoins qu'il servirait encore sept années. Pendant ces sept années, Jacob eut six fils de Lia. Rachel étant demeurée long-tems stérile, et en témoignant sa douleur à son mari, Dieu exauça enfin ses prières, elle conçut un fils qui fut appelé Joseph (**). Après la naissance de ce fils, Jacob pria Laban de trouver bon qu'il s'en retournât chez son père: il lui représenta qu'il avait accompli les quatorze ans ; qu'il avait gouverné son bien avec toute sorte d'équité; qu'enfin il était tems qu'il travaillât ainsi pour lui-même, et qu'il pensat à l'établissement de sa maison. Laban le conjura de demeurer encore avec lui, et ils s'accordèrent ensemble de ce qu'il lui donnerait pour récompense de ses services, ce qui l'obligea de servir encore six ans. Les SS. Pères

(*) L'an du monde 2252; avant Jésus-Christ, 1952 ans Jacob ayant quatre-vingt-quatre ans.

(**) L'an du monde 2259; avant Jésus-Christ 1745 ans Jacob ayant quatre-vingt-onze ans.

en voyant la vie de Jacob, ont admiré la conduite de Dieu sur ce saint Patriarche, qu'il laissa dans une ser→ vitude de vingt années, quoiqu'il lui eût promis toute la terre de Chanaan. Ses enfans devaient être princes de tout un peuple, et leur père est dans l'assujettissement et dans les travaux. Dieu, disent les SS. Pères, voulait nous apprendre, par cet exemple, que la gloire des princes et des Pasteurs de l'Eglise est de travailler et de penser plus à satisfaire les autres qu'à se satisfaire euxmêmes. Leur joie est celle de leur peuple, et ils lui sacrifient de bon cœur leur peine et leur vie, parce que toute leur ambition doit être de pouvoir dire à Dieu ces belles paroles que Jacob dit à Laban: J'ai souffert le froid et le chaud pour conduire vos troupeaux; je ne me suis donné du repos ni jour ni nuit, et le sommeil a fui de mes yeux; je n'ai perdu aucune de vos brebis le voleur n'en a point dérobé, la bête farouche n'en a pas dévoré, il n'y en a pas eu de stérile; et pour récompense des services que j'ai toujours tâché de rendre aux hommes, je n'en ai reçu que de l'ingratitude et de mauvais traitemens.

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FIG. 27. Retour de Jacob. Genèse, 31. (*)

A bénédiction

La tout ce qui lui appartenait, ayant excité l'envie de

que Dieu répandit sur Jacob et sur

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Laban, le saint Patriarche vit qu'il était de la prudence de quitter la Mésopotamie, pour la même raison qu'il avait autrefois quitté la terre de Chanaan. Lorsqu'il était dans ses pensées, sans qu'il osat les exécuter, parce qu'il craignait de rien faire par son esprit propre, Dieu lui ordonna lui-même de retourner dans la terre de sa naissance et lui promit de le défendre d'Esau son frère. Jacob pensa aussitôt à accomplir cet ordre fort secrètement, et à sortir de la Mésopotamie comme il y était venu, c'est-à-dire en fugitif. Il appela ses deux femmes, Rachel et Lia, il leur découvrit son dessein, qu'elles approuvèrent toutes deux, et elles consentirent à le suivre. Lors donc que Laban était absent, Jacob partit sans lui dire adieu, et emmena avec lui tout ce qui lui ap

(*) L'an du monde 2265; 5; avant Jésus-Christ, 1739 ans, Jacob ayant cent quatre ans.

partenait. Laban fut averti d'un départ si soudain ; et apprenant qu'on lui avait en même tems emporté ses idoles, il poursuivit Jacob durant sept jours, avec une colère étrange, et l'attrapa auprès de la montagne de Galaad. Comme il était près de le joindre, Dieu lui apparut durant la nuit, et lui défendit de faire aucun mal à Jacob. Dès qu'il l'aperçut de loin, il se plaignit en criant de ce qu'il emmenait ainsi ses filles comme des captives qu'il aurait prises des ennemis. Il lui dit qu'il avait eu tort de lui céler son dessein; qu'il l'aurait accompagné lui-même avec honneur, et qu'il aurait eu la consolation de dire les derniers adieux à ses filles; qu'il ne désapprouvait pas qu'il voulût retourner à la terre de ses Dieux, mais qu'il ne devait pas lui avoir volé les siens. Jacob l'interrompit à cette parole, et après s'être excusé du secret de son voyage, il nia ce vol de ses Dieux dont il l'accusait, et consentit même qu'il fît mourir celui qu'il trouverait les avoir pris, ce qu'il disait hardiment, parce qu'il ne savait pas que Rachel sa femme eût emporté ces idoles. Laban les ayant donc cherchées avec un soin très-exact, lorsqu'il entra dans la tente de Rachel pour les chercher, elle les cacha sous la littière des chameaux, et s'étant assise dessus, elle pria Laban de l'excuser de ce qu'elle ne se levait pas pour le saluer, parce qu'elle se trouvait incommodée. Ainsi la recherche de Laban ayant été inutile, Jacob commença à se plaindre à son tour du traitement si injuste qu'il lui avait fait. Mais enfin les esprits s'étant adoucis, ils se réconcilièrent l'un et l'autre, et se séparèrent en s'entre-jurant une amitié éternelle. S. Ambroise admire içi Jacob commen modèle parfait de la justice et de la sagesse qu'il faut garder en vivant avec le monde. Il avait soin de n'y posséder que ce qu'il pouvait emporter avec lui, afin de ne point dépendre de personne. Il ne perd rien de ce qui lui appartenait, et il n'emporte rien de ce qui appartenait à un autre. Il s'était enrichi non seulement sans faire tort aux autres, mais encore en procurant leurs avantages particuliers. Laban, qui le traitait si servilement, qui ne lui voulait point de bien, et ne cherchait les occasions de lui nuire, ne put néanmoins le faire: il ne put empêcher qu'il ne se retirât d'auprès de lui de grandes richesses, et toute sa mauvaise humeur cède

un

que

avec

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