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David joue de la Harpe. 1. Rois 16.

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L'An du mon de 2934. Avant.C.1070.

Aul ayant été rejeté de Dieu pour avoir été fi négligent & accomplir fes ordres, Dieu choifit auffi-tôt un autre Roi pour gouverner fon peuple. Il fe fervit en- David ayant core de Samuel pour aller le facrer; & comme ce faint quelque 15 ans & SamuProphête vit que c'étoit bleffer le Roi Saul, & s'expofer el 83. à un danger vifible de mort, Dieu lui-même lui donna des adreffes pour élire ce nouveau Roi, & pour éviter la fureur de celui qu'il rejetoit. Il fe fervit de l'occafion ou du prétexte d'un facrifice qu'il alla offrir en Bethléem. Lorfqu'il fut arrivé en cette ville, il invita Ifar père de David, de venir lui & fes enfans manger avec lui. ΤΙ les confidéra les uns après les autres, parce qu'il favoit qu'il y en avoit un d'eux, que Dieu avoit élu pour Roi. Mais il vit bien enfin que Dieu ne s'arrête pas, comme aux apparences extérieures dans les jugemens qu'il fait des hommes, mais qu'il paffe jufqu'au cœur, Car voyant l'aîné des enfans d'Ifar d'une grande taille, il crut que ce feroit celui que Dieu auroit élu pour Roi. fept enfans donc d'Ifar ayant paru devant lui l'un après l'autre, fans que Dieu témoignât en élire pas il demanda s'il n'y en avoit plus. On lui dit reftoit encore un petit qui paiffoit les brebis. N 4

nous,

Les

un d'eux, qu'il en Il le fit venir,

venir; & Dieu lui dit que c'étoit celui-là qu'il devoit facrer. Dès ce moment l'Esprit de Dieu remplit David, & quitta Saül. Ce déplorable Prince ayant été abandonné de l'Efprit de Dieu, fut en même tems faifi de l'efprit malin qui l'agitoit de fr fureur, & le tourmentoit cruellement. Cet accident qui fut un jufte châtiment de ce Roi ingrat & rebelle à Dieu, & qui préfageoit que fa dignité lui alloit bientôt être enlevée, fut au contraire Je commencement de l'élévation de David. Car Saül étant Urmenté de ces fureurs, fes Officiers lui confeillèrent

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chercher dans fon Royaume quelque perfonne qui jouất excellemment de la harpe, afin que lorfque Pefprit malin fe faifiroit de lui, l'harmonie de cet inftrument le foulageat & lui rendît le repos de l'ame. Il ne fe trouva perfonne plus habile en cet art que David, qui joignoit à cette fcience un agrément de beauté qui fit que Saul l'aima avec beaucoup de tendreffe, le fit fon Ecuyer, & voulut toujours l'avoir à fa fuite. Et toutes les fois que le malin efprit jetoit Saül dans la fureur, David le chaffoit auffi tôt en jouant de la harpe, & délivroit le Roi d'un tourment qui lui étoit infuportable. Les faints Pères difent que c'eft une admirable figure de la ma nière dont les vrais Pasteurs de l'Eglife, représentés par David, doivent par la douceur de leurs paroles & de leurs fages difcours rendre le calme aux ames agitées par la violence de leurs paffions. Saint Grégoire remarque que David eut befoin lui-même enfùite, que Nathan fît à fon égard, en le délivrant de la tirannie du Démon & du péché par fes fages remontrances, ce que David n'avoit fait qu'en figure à l'égard de Saül, en lui donnant un foulagement court & paffager par l'harmonie de fa harpe, qui n'empêcha pas que ce Prince malheureux n'effayât de lui ôter la vie. Les Cantiques de ce faint Roi font plus efficaces maintenant fur les ames bien difpofées; puifque, ainfi que remarque faint Augustin, rien n'eft fi puiffant que les Pfaumes de ce Prophête, & cette har monie divine des vérités qu'ils renferment, pour éloigner du cœur l'efprit d'orgueil; & pour y attirer les graces du ciel.

Goliath

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SALL

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armées L'an du mon Goliath

All fefant la guerre aux Philiftins, & les étant campées affez près l'une de l'autre, Philiftin d'une grandeur de corps qui étoit monftrueufe, mais d'un orgueil encore plus grand, vint durant quarante jours infulter aux Ifraélites, & leur dit, qu'il étoit inutile que tant de monde combatît enfemble; qu'il fa loit terminer ces différens par un duel; & qu'ainfi le plus hardi des Juifs n'avoit qu'à venir, pour combatre contre lui. Il accompagnoit ce défi de tant de mépris, que tout Ifrael ne pouvoit foufrir cette infulte. Mais la crainte de ce Géant, la grandeur de fon corps, jointe à l'appareil effroyable de fes armes, fefoit trembler les plus hardis. En ce même tems Ifal envoya fon fils David vers trois de fes frères qui étoient à la guerre, pour leur porter des vivres. Lorfqu'il fut au camp, il t ce Philiftin audacieux; & fe fentant animé du zêle de la gloire de Dieu, il demanda qui étoit cet homme, & ce qu'on donneroit à celui qui le tueroit. On lui répondit que Saul avoit promis fa fille & de grands biens à celui qui déferoit cet ennemi. Mais fes frères l'entendant parler de la forte, lui reprochèrent fa vanité, & le renvoyèrent avec mépris à la garde de fes brebis qu'il n'avoit quittées, difoient-ils,

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de 2942. A

vant J. C. 1062. David ayant quelque 23 ans.

que par un defir préfomtueux de voir le combat. David qui fentoit dans lui bien d'autres mouvemens que ceux que produit une vanité humaine, & brûlant du zêle de Dieu, dit affez clairement parmi les foldats, que ce feroit lui qui iroit contre cet homme; & qu'il ne le craignoit point. On l'écoute, on l'interroge, on le mène à, Saul, qui comparant fa petiteffe avec la grandeur de Goliath, vit trop d'inégalité dans ce combat & ne l'eût jamais permis, fi David lui même ne l'eût perfuadé de le laiffer faire, en lui difant qu'il étoit accoutumé en gardant fes troupeaux, à fe batre contre les ours & contre les lions, après lefquels il couroit pour leur arracher d'entre les dents ce qu'ils lui avoient emporté de fon troupeau. Saul donc fe rendit, & donna à David fes propres armes & fon épée, Mais David ayant effayé de marcher dans cet équipage, il ne le put faire librement. C'est pourquoi quittant tout cet appareil, il eut recours à fes armes ordinaires, c'est-à-dire, à un bâton & à une fronde. Goliath le voyant approcher, fe moqua de lui. Me prens-tu pour un chien, lui dit-il, pour venir ainfi à moi avec un bâton? Il le menaça d'expofer fon corps mort aux oifeaux du ciel & aux bêtes de courut à lui pour le percer de fa lance. côté courut au-devant de Goliath, & d'un de il lui enfonça une pierre dans le front.

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la

terre; & il David de fon coup de fronCe coup ayant

renverfé le Philiftin par terre, David fe jeta fur lui, lui coupa la tête de fa propre épée, & répandit par cette mort la terreur dans tous les Philiftins & la

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dans

de

la victoire de JESUS CHRIST humble fur l'audace de l'Ange fuperbe. Mais les faint Pères ont de plus regardé ce Philiftin comme l'image de l'orgueil qui eft l'ennemi le plus à craindre au peuple de Dieu, & à ceux-mêmes qui ont terraffé les ours & les lions, c'eft-à-dire, les monftres des plus grands péchés: & ces Saints ont remarqué qu'on ne peut vaincre cet ennemi par des armes humaines, comme David ne voulut point combatre Goliath avec les armes de Saul, mais avec le bâton qui figuroit la croix de JESUS-CHRIST, & avec la pierre qui marquoit la fermeté & la toute-puiffance de fa grace.

Triomphe

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A furprife & la joie de tous les Juifs à la défaite de
Goliath par David, fut telle qu'ils ne, pouvoient

affez admirer ni le péril dont ils fe voyoient délivrés fi
heureufement, ni le courage de celui qui les en avoit
fauvés. Le Roi Saül commença à s'informer plus particu-
lièrement qui étoit. David. Il voulut favoir de quelle
maifon il étoit, & comment fe nommoit fon père. Jo.
nathas, fils de Saul, qui avoit lui-même fait de fi grandes
actions contre les Philiftins, bien - loin de porter une baffe
envie à un inconnu qui effaçoit néanmoins par une feule
victoire tout ce qu'il avoit fait jufques-là de plus glo-
rieux dans les armes, conçut au-
1- contraire pour David
une affection prodigieufe, qui ne fit des deux qu'une ame
& qu'un cœur. Il jura avec lui une amitié éternelle.
fe défit de tous fes ornemens & de toutes fes armes, &
en revêtit David. Mais l'admiration que tout le peuple
conçut de cette action, paffa plus avant. Car lorfque
David eut tué Goliath, & qu'il portoit fa tête à la main,
les femmes de la Judée allèrent en foule au-devant de
lui, pour honorer fon triomphe par toutes fortes d'inftru-
mens de mufique, & figurer ainfi par leurs transports de
joie & par leurs applaudiffemens les louanges que toutes

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La même année 1944.

Jes

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