Enfans dévores des Ours. 4. Rois II. La même année 3108. Près que le Prophète Elie eut été enlevé de ce monde, il fit bien paroitre dans fon difciple Elifée, que fon efprit avoit paffé dans lui, & qu'il y agiffoit même avec Le premier plus d'efficace qu'il n'avoit fait en lui-même. effet qui parut, fut de traverfer le Jourdain fans autre fecours que que celui d du manteau qu'il venoit de lui laiffer. Les eaux d'abord réfiftèrent à Elifée lorfqu'il les frapa; mais ce faint homme ayant l'efprit tout plein de fon cher maître, dont il regardoit encore la vertu présente dans gage le manteau qu'il venoit de recevoir comme un fon amour, dit au lo Jourdain avec affurance: Où est donc le Dieu d'Elie: & les eaux auffi-tôt fe divisèrent de part & d'autre, comme elles avoient fait un peu auparavant au commandement d'Elie. Elifée étant de-là retourné Jéricho, les peuples de cette ville lui repréfentèrent, que l'affiette de cette ville admirable, mais que les eaux lles rendoient le terroir fort de a en étoient amères, & qu'elles pro E perona, Lifée voulant récompenfèr le foin charitable qu'une fem- L'an du mon probre d'une longue ftérilité, & lui obtint la grace d'avoir un fils. Mais cet enfant étant mort fort-jeune, la mère en vint avertir le Prophête. Il y envoya d'abord inutilement fon ferviteur Giézi avec fon bâton; & il y alla lui-même auffi- tôt après, faire un miracle femblable à celui qu'avoit fait Elie, en reffufcitant cet enfant, après avoir mis fon corps fur fon petit corps, fes yeux fur fes yeux, & fes mains fur fes mains. Il ôta quelque tems après avec un peu de farine, tout le venin d'une viande que l'on avoit fervie aux enfans des Prophètes, où l'on avoit mêlé par méprife de mauvaises herbes. Il fit encore une admirable multiplication de pains, qu'il distribua à tout un peuple malgré la réfiftance de Giézi qui témoigna par-tout n'avoir pas la même foi, ni le même défintéreffement que fon maître. Mais une des actions les plus célèbres d'Elifée, & que JusUs - CHRIST raporte lui-même dans l'Evangile, eft celle qui fe paffa à l'égard de Naaman Général de l'armée du Roi de Syrie. Ce Seigneur avoit toute l'autorité auprès de fon maître; mais il étoit lépreux; & une fille Juive que des coureurs avoient enlevée de Judée, avoit dit fouvent à fa femme dont elle étoit efclave, que s'il vouloit ន vantJ.C. 894. |