Imagens das páginas
PDF
ePub
[merged small][graphic]

Ieu fit un fecond commandement à Jonas d'aller prê- La même

[ocr errors]

1

cher à Ninive. Ce faint Prophête fit voir alors année 3197., par fa promte obéiffance, que l'affliction que Dieu lui. avoit envoyée lui avoit été utile, & qu'il avoit appris à ne plus réfifter aux odres de Dieu, quelque pénibles qu'ils lui puffent être. Il alla donc contre la coutume de tous les autres Prophêtes prêcher la parole de Dieu à des païens, pour être encore en cela la figure de JESUS-CHRIST, qui devoit venir pour convertir les Gentils. Ninive étoit une fort-grande ville, &, felon l'Ecriture, il faloit trois jours de chemin pour aller d'un bout à l'autre. Quand Jonas y eut marché durant un jour, il éleva fa voix, & prédit que dans quarante jours Ninive feroit détruite. Les Ninivites étonnés de cette menace, crurent à la parole du Seigneur & de fon Prophête; & par une humble foi, qui felon JESUS CHRIST, fera la condamnation de tous les incrédules qui ne font pas pénitence, ils réfolurent que tout le monde jeûnât & fe revêtît de cilices, depuis les plus grands jufqu'aux plus petits; afin que comme la corruption étoit générale, la fatisfac tion le fût auffi; & que comme il n'y avoit point d'â ge qui fût exemt de péché, il n'y en eût point auffi qui Z 4 fût

fût excepté de la pénitence. Le Roi même foumit fon cœur à la parole du Prophête. Il defcendit de fon trône, & il quitta tous les ornemens de fa dignité royale pour fe revêtir d'un fac & fe coucher fur la cendre. Il ne fe contenta pas d'exciter fes fujets à la pénitence par fon exemple, il le fit encore par fes arrêts. Il ordonną que ni homme, ni bête, ne bût ni ne mangeât, & que tous fes fujets imploraffent enfemble la miféricorde de Dieu. Qui fait, difoit-il, fi Dieu n'aura point pitié de nous, & s'il ne nous pardonnera pas? Ils n'efpérèrent pas en vain. Toute une ville, & une ville fi grande humiliée devant les yeux de Dieu, toucha fa miféricorde; & voyant ce peuple changé, il changea auffi la fentence de mort, qu'il ne leur avoit fait prononcer, qu'afin de les porter à prévenir par leur pénitence la peine dont fa juftice les menaçoit. JESUS-CHRIST dit lui même que cet exemple confondra tous ceux qui ne font point pénitence, puifque les menaces qu'il fait dans fon Evangile contre les impénitens, nous doivent être fans comparaison plus redoutables que n'étoient celles de Jonas à des païens, comme étoient les Ninivites.

[merged small][graphic]

J

Onas fachant que Dieu avoit rétracté fa fentence touchant la deftruction de Ninive, conçut un. vif reffentiment dans la crainte qu'il avoit de paffer pour un faux Prophête Mais il ne le fut nullement; & en difant que dans quarante jours Ninive, feroit détruite, il ne dit en effet que la vérité; puifque, comme dit faint Auguftin, cette ville fubfifta bien encore dans fes maifons & dans fes murailles, mais elle fut heureufement détruite par la converfion de fes citoyens. Lors donc que ce faint Prophête étant forti de Ninive, fe tenoit dans un lieu proche de la ville fous un couvert de verdure, qu'il s'étoit fait pour voir ce qui arriveroit, Dieu pour le défendre davantage contre l'ardeur du foleil, fit croître dans l'efpace, d'une feule nuit un lierre qui lui fit un grand ombrage. Il eut une grande joie d'avoir trouvé ce couvert, mais elle fut courte. Car Dieu fit la nuit fuivante qu'un ver piqua la racine de ce lierre, qui fe fécha auffi-tôt, & laiffa Jonas expofé comme auparavant à la violence du foleil. Ce évènement fut fort- fenfible à Jonas. Dans l'excès de fa douleur, il fouhaita de mourir. Et Dieu prit occafion de la triftefle de ce Prophête, pour lui faire comprendre quelle violence il foufroit lui-même lorf

[blocks in formation]

La même année 3197

qu'il fe voyoit contraint de punir les crimes, & quelle douleur la perte de Ninive lui auroit caufée. Vous vous que ce lierre eft mort, quoique

affligez, lui dit il, de

[merged small][merged small][ocr errors]

ceg
rien contribué P
faire croître, & qui
en un me jour.

9

vos travaux ni par vos

venu comme il eft Et moi comment n'aurois

je pas été touché de la deftruction de Ninive; ou comment ne me laifferois-je pas fléchir pour pardonner à une fi grande ville dans laquelle il y a plus de fix-vingt mille perfonnes, qui ne font pas encore dans l'âge de difcerner entre le bien & le mal?

Hello

[merged small][graphic]

Pour

[ocr errors]

Our commencer d'ordre l'hiftoire des Machabées, il faut comme l'Ecriture, remonter jufqu'à la mort d'A lexandre le Grand, qui arriva 324 ans avant JESUSCHRIST. Son royaume s'étant partagé entre plufieurs Rois, l'Afie tomba à Séleucus, fous le règne duquel & de fes fucceffeurs la Judée demeura affez paifible. L'un de ceux-ci quatrième du nom furnommé Philopator fils du grand Antiochus, eft celui dont il eft parlé dans l'Ecriture. Ce Prince, quoiqu'idolâtre, refpectoit extraordinairement la piété du Grand-Prêtre Onias troifième du nom, & fourniffoit même l'argent pour les facrifices qui s'offroient tous les jours à Dieu dans, fon Temple à Jérufalem. Mais la malice d'un des Miniftres du Temple même, nommé Simon, troubla cette paix. Car trouvant Onias oppofé à quelques 'deffeins de brouilleries qu'il avoit envie d'exciter, le dépit qu'il eut de fa fermeté, le fit réfoudre à aller trouver Apollonius, qui étoit un des Généraux de l'armée de Séleucus. Il lui dit que le Temple étoit plein d'un nombre innombrable de richeffes qui n'étoient point destinées aux facrifices, & que le Roi pouvoit aifément s'en rendre maître. Séleucus en étant averti, y en-. voya Héliodore qui fe rendit à Jérufalem, falua le Grand

[blocks in formation]

Prê

« AnteriorContinuar »