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afin qu'elles brûlaffent pendant la nuit dans le Tabernacle. Ces fept lampes fi myfterieuses ont bien du rapport avec ce que fe voit dans l'Apocalypfe, où JESUS-CHRIST glorieux aprés fon Afcenfion, prend plaifir de dire qu'il habite au milieu des fept lampes qu'il dit clairement eftre les Eglifes & les Princes des Eglifes. Dieu marquoit dés la loy ancienne quels devoient eftre les Ministres de la loy nouvelle, aufquels JESUS-CHRIST a dit luymefme qu'il les a allumez comme des lampes, non pour eftre cachées dans un lieu obfcur, mais pour luire dans la maison, Il veut que ces lampes foient ardentes & luifantes, comme il le dit de Saint Jean Baptifte; afin que l'éclat que les Pasteurs jettent au dehors aux yeux des hommes, forte du feu interieur de la charité dont ils brûlent dans le cœur aux yeux de Dieu; & que leurs lampes ayant efté une fois allumées par le feu du Saint Efprit, elles ne s'éteignent jamais, & s'élevent au deffus de tous les efforts que les hommes pourroient faire pour les éteindre, qui felon la parole de faint Paulin, changent fouvent l'ordre de Dieu, & élevent fur le chandelier des lampes qui n'ont que de la fumée, & cachent fous le boiffeau des lampes veritablement ardentes & qui pourroient en allumer d'autres. Saint Gregoire auffi a admiré dans ce Chandelier la folidité de cet ouvrage, qu'il a regardé comme la figure de la fermeté que doivent avoir tous les Pafteurs de l'Eglife, de peur que Dieu ne change leur chandelier de fa place, comme il en menace un Evefque dans l'Apocalypfe. Mais ce mefme Pape remarque fort bien que cette fermeté ne peut leur venir que de JESUSCHRIST, qui eft la tige qui foûtient toutes les branches qui ne peuvent fubfifter par elles-mefmes, & qui n'ont aucune force que celle qu'elles tirent du Sauveur. Tant que les Pasteurs demeurent attachez à JESUS-CHRIST, ils n'ont rien à craindre, dit ce faint Pape. Les hommes peuvent bien faire des efforts pour les ébranler; mais Dieu qui luy-mefme les a placez dans fon Eglife comme des

lam

lampes pour éclairer les fidelles, les foûtient toûjours, & ils demeurent fermes & inébranlables dans la maifon du Seigneur, malgré toutes les tempeftes & toutes les agitations du monde.

Autel des parfums. Exod. 30.

La mef

me allnée 2914.

Pour

Our achever tout ce que Dieu avoit commandé à Moyfe de mettre dans fon Tabernacle, ce faint homme fit faire un Autel que l'on nommoit l'Autel des parfums, parce qu'on y en offroit continuellement à Dieu. Il eftoit de bois de Setim, revestu d'or de toutes parts. Il eftoit quarré. Il avoit une coudée de long & de large, & deux de haut. Dieu luy-mefme avoit marqué de quelle maniere on de-voit compofer les parfums qu'on luy offroit fur cet Autel. Il eftoit placé dans fe Tabernacle contre le voile que Dieu avoit fait mettre devant l'Arche, entre la table où eftoient les pains de Propofition,

& le

& le chandelier d'or. Au devant du Tabernacle Dieu fit faire un autre Autel qui eftoit dans le Parvis. Comme il eftoit deftiné pour les facrifices qu'on y brûloit, il n'eftoit point à couvert. Il eftoit appellé l'Autel des Holocauftes. Il eftoit quarré. Il avoit cinq coudées de long, autant de large, & trois de hauteur. Il eftoit fait de bois de Setim; mais revestu de toutes parts de groffes lames de cuivre. Sa furface eftoit couverte d'une grille, au deffus de laquelle il y avoit un petit foyer qui montoit une coudée & demy jufqu'au milieu de l'Autel. Cet Autel qui n'eftoit point folide, mais creux, n'eftoit point en cela femblable aux autres Autels que Dieu commanda qu'on luy dreffaft lors qu'on feroit dans un lieu ftable, qui devoient eftre folides, c'eft à dire de terre ou de pierres non taillées : celuy-cy au contraire eftoit un Autel portatif qui devoit changer de place lors que le peuple décampoit pour aller ailleurs. Ces deux Autels, felon faint Gregoire, marquoient dés la Loy ancienne tout l'eftat des ames dans la Loy nouvelle, & les deux differens ordres qui feroient toûjours dans l'Eglife, c'eft à dire, celuy des penitens & celuy des innocens. L'un de ces deux Autels eftoit dans le Tabernacle, & l'autre eftoit au dehors, pour marquer aux penitens qu'ils font encore indignes d'entrer dans le Temple. L'un eftoit deftiné à brûler la chair des animaux, ce qui reprefente admirablement les actions exterieures de la penitence, par lefquelles le penitent s'immole en quelque forte à Dieu, & fe confume comme un holocaufte. L'autre eftoit refervé pour brûler des parfums, & pour élever au ciel l'odeur & la fumée de l'encens qui marquent l'ardeur de la charité des ames faintes, & la ferveur de leurs prieres. Ainfi l'un de ces Autels eft pour ceux qui foûpirent encore dans le fouvenir & dans le reffentiment de leurs pechez, & l'autre eft pour ceux qui ne foûpirent plus que dans le defir du ciel & de Dieu qui y habite. Les Prestres élevent le premier lors qu'ils reprefentent avec force aux pecheurs les fautes qu'ils ont commifes, afin d'exciter

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en eux une componction falutaire : & ils élevent le fecond lors qu'aprés avoir fait paffer ces humbles pecheurs par une fainte penitence, ils les font entrer avec une confiance accompagnée de tremblement dans le Temple du Seigneur, pour y repandre plus de larmes en fa préfence par la violence de leur amour, qu'ils n'en avoient repandu auparavant par la douleur de leur penitence. Ces deux Autels quoy que fi differens entre eux, ont neanmoins cela de commun que tous deux honorent Dieu par un culte faint, & qu'ils ont tous deux befoin du feu de fon faint Efprit pour confumer les facrifices qui s'y offrent.

Habits des Preftres. Exod. 28.

La mel

neannce

2514.

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L ne reftoit plus aprés tant d'ouvrage, que les or nemens du grand Preftre & des Levites. Ce qu'ils avoient de commun, eft qu'outre les habits de def

fous

fous que Dieu avoit ordonnez pour la bien-feance, ils avoient tous une robe de lin à-peu-prés femblable aux aubes de ce temps, excepté qu'elles ne faifoient point de plis. Sur cette robe ils avoient tous une ceinture de differentes couleurs. Cette ceinture faifoit deux tours, & pendoit enfuite jufqu'aux pieds, mais ils la rejettoient fur l'epaule lors qu'ils eftoient occupez à leur miniftere. Ils avoient fur la tefte un bonnet de lin, où il y avoit plufieurs plis & replis. C'est tout ce qui eftoit de communau grand Preftre & aux Levites. Mais le grand Preftre avoit par deffus cette robe de lin une autre robe de couleur d'hyacinthe qui eftoit fort ample, & qui pendoit prefque jufqu'aux pieds, au bas de laquelle eftoient attachées des grenades & de petites fonnettes d'or entremelées jufqu'au nombre de foixante & douze. Deffus cette robe le grand Preftre fe revêtoit de l'Ephod, qui eftoit d'une étoffe riche en broderie. Il ne venoit qu'à demy-corps. Il eftoit fermé par les coftez, & il ne s'ouvroit que par le haut, comme font aujourd'huy les Dalmatiques. Il fe refermoit enfuite avec deux agraffes où eftoient deux pierres precieufes d'une admirable beauté, fur lesquelles eftoient gravez les douze noms des Tribus, fix fur une pierre & fix fur l'autre. Il y avoit au devant de cet Ephod une place vuide d'un pied en quarré, que l'on rempliffoit d'une piece en broderie nommé le Pectoral, enrichy de douze pierres precieuses, fur chacune defquelles eftoit écrit un des noms des douze Tribus d'Ifrael. Ces deux mots y eftoient écrits fur une petite lame d'or; Doctrine & Verité. Ce Pectoral eftoit attaché avec quatre chaînes d'or. Deux le tenoient par le haut, les deux autres s'attachoient vers la ceinture. Quoy que cet Ephod fuft fort étroit, le grand Preftre ne laiffoit pas de le ferrer encore par une ceinture toute éclatante de broderie. Il avoit fur fa Thiare une lame d'or qui couvroit fon front, où eftoient gravez ces mots; La fainteté au Seigneur. Tout l'éclat deices habits, quelque grand qu'il fuft, n'eftoit rien lors qu'on jette les yeux fur ce que cette magni

ficence

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