On a mis à la fin de ce Livre une petite Chronologie de l'Hiftoire fainte; & fi le Lecteur veut quelquefois y jetter les yeux, ily verra fans peine l'ordre & le temps de toute la fuite de ces Hiftoires. Il y a fujet d'efperer que la lecture de ce Livre pourra faire quelque impreffion fur le cœur de ceux qui n'y chercheront que la nourriture de leur pieté: puifque les veritez ne vous doivent jamais toucher davantage que lors que c'eft Dieu mefme qui nous les apprend dans fon Ecriture, & que ce font les faints Docteurs pleins de fon Efprit, qui nous y découvrent cette voye pour aller au ciel, qu'il a tracée dans la vie des Saints de l'ancienne loy, & qu'il a fcellée du Sang de JESUS-CHRIST mefme dans la nouvelle. Appro N Approbation des Docteurs. Ous fouffignez Docteurs en Theologie de la Maifon & Societé de Sorbonne, certifions avoir lú exactement un Livre inti-, tulé: L'Hiftoire du Vieux & du Nouveau Teftament, reprefentée avec des figures & des explications édifiantes tirées des faints Peres pour regler les mœurs dans toutes fortes de conditions: dans lequel nous n'avons rien remarqué qui ne foit conforme aux maximes de la Foy Ca tholique, Apoftolique & Romaine, & aux regles de la morale chreftienne. Fait à Paris le 23. O&obre 1669. L'HISTOIRE DE LA SAINTE BIBLE. Creation du monde. Genef. 1. D l'An du 4004 IEU voulant tirer du neant le monde, & tout ce qu'il renferme, ce qu'il fit M. 1. d'abord n'étoit que comme une ma-Avant tiere informe & un vuide tenebreux. C. fans l'ordre & la beauté qui y parurentans, enfuite. L'Ecriture fainte marque que Dieu fit ce grand ouvrage en fix jours. Au premier aprés la creation du ciel & de la terre, il commanda que la lumiere fut faite. Au fecond jour il fit le firmament auquel il donna le nom de ciel. Au troifiéme il il fepara la terre feche d'avec les eaux qui y eftoient meflées, qu'il raffembla toutes, & aufquelles il donna le nom de Mer. Il commanda enfuite que la terre produifift toutes fortes d'herbes & de fruits qui euffent en eux-mefmes leur femence pour se multiplier & fe reproduire chacun felon fon efpece. Au quatrième jour Dieu fit ces grands corps de lumiere qui font dans le ciel; le foleil pour prefider au jour, & la lune pour prefider à la nuit, & pour regler par leur mouvement & leur cours, les temps, les années, les mois & les jours. Il fit auffi les étoiles qu'il attacha au firmament pour briller durant la nuit. Au cinquiéme jour Dieu paffa des creatures infenfibles à celles qui eftoient vivantes & animées. Les eaux furent les premieres d'où il forma les animaux qui avoient la vie & le mouvement. Il en produifit une infinité de poiffons de toute efpece & de toute grandeur. Il leur commanda de croistre & de fe multiplier. Dieu ajoûta à la creation des poiffons celle des oiseaux qui furent tirez de la mer & créez le mefme jour, & aufquels il commanda de peupler l'air. Au fixiéme jour Dieu commanda à la terre de produire non plus des plantes & des arbres comme elle avoit déja fait, mais des animaux vivans de toutes fortes d'efpeces. Il voulut creer encore ce mesme jour l'homme qui eftoit le dernier & le plus parfait de fes ouvrages, & pour lequel il avoit fait tout le refte, puis qu'il n'y a que l'homme entre tant de creatures fi excellentes qui foit capable de connoiftre & d'aimer fon Createur. Dieu ceffa d'agir au feptiéme jour. C'est pourquoy il le confacra pour jamais. Il n'eft point parlé des Anges dans ce que Moife écrit de la creation du monde; mais les Saints Peres ont crû qu'ils ont efté creez lors que Dieu dit ces paroles: Que la lumiere foit faite. C'eft pourquoy faint Auguffin entend cette feparation que Dieu fit de la lumiere d'avec les tenebres, de la division qu'il fit des bons Anges d'avec les Demons. Dieu voulut qu'on vift dés les premiers commencemens du monde & dans fes plus excellentes creatures, que l'on ne pouvoit estre heureux en fe feparant de luy Qu'à quel- que que degré de grandeur & de gloire qu'il éleuaft une creature, il vouloit toûjours qu'elle luy demeuraft foûmife: & qu'il précipiteroit du comble du bonheur dans la derniere mifere, ceux qui luy feroient ingrats & qui s'attribueroient ce qu'ils auroient receu de luy. Et comme il nous a donné dans fes faints Anges un modelle eternel de la fidelité que nous luy devons, il a voulu que la mifere effroyable où il a reduit les Anges rebelles, nous fuft une voix qui nous dit toûjours: Que Dieu refifte aux fuperbes, & qu'il donne fa grace aux humbles. Transport de l'Homme dans le Paradis terreftre. Genef.1. A! Prés que Dieu eut tiré du neant le ciel, la terre Avant & la mer, & que pour donner un maistre auJ. C. monde, il eut fait l'homme à fon image & à fa ref-4004 femblance, & répandu en luy un fouffle de vie, il le mit |