D U VIEUX ET DU NOUVEAU TESTAMENT. AVEC DES EXPLICATIONS Dediée à Monfeigneur le Dauphin. Par le Sieur de ROYAUMONT, Prieus NOUVELLE ÉDITION, A LYON, PAR LES ASSOCIEZ. M. DCC. XXXVIH, Avec Approbation & Permission, A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN. MONSEIGNEUR, Quoi que je revere vôtre Perfonne Sacrée avec tout le respect & toute la foûmission que je lui dois,& que je ne fçache rien de plus grand parmi les Hommes que d'être né le Fils & l'Héritier du plus grand Prince qui foit dans le Mondes je ne crois pas néanmoins méconnoître en quelque forte cette haute Dignité, où vôtre naissance vous a établi que vous ne trouverez pas indigne de vê que d'ofer dire tre protection le Livre que jay l'honneur de vous prefenter. Car c'eft, MONSEIG NEUR, toute l'Hiftoire de l'Ancien & du Nouveau Teftament, tirée des Livres Saints, qui ont pour Auteur le Saint Efprit même. Ce Livre, MONSEIGNEUR vous pourra donner une entrée facile dans ces Hiftoires facrées d'une maniere trèsagréable, en vous les reprefentant dépeintes dans des figures, & en faisant paffer ainfi de vos yeux dans votre esprit des inftructions très-importantes. Vôtre lumiere, MONSEIGNEUR, qui a paru dès. vôtre enfance avec tant d'éclat, & qui croîtra toûjours avec l'âge, étant foûtenuë par la fageffe de celui dont le grand merite ne pouvoit être honoré d'une marque plus illuftre que d'avoir été choisi par Majefté pour fe repofer fur lui de tout le foin de vôtre Royale éducation, vous fera remarquer peu à peu de grandes chofes dans la fuite de cette Hiftoire. Vous y trouverez MONSEIGNEUR, une varieté prodigieufe de toutes fortes d'évenemens, Vous y remarquerez la fondation & le renversement des plus puissantes Monarchies qui ayent été dans le Monde, Sa que terre & la Vous y reconnoîtrez, MONSEIGNEUR, la Providence de Dieu veille pour confervation des Princes qui tui rendent le culte & la veneration qui lui eft dues & que lors qu'ils font tombez dans l'idolâtrie, & qu'ils ont irrité fa colere, il leur a ôté leur Couronne avec le même pouvoir, par lequel il la leur avoit donnée, & leur a fait fentir par une funefte experience, que fi les Princes font comme des Dieux fur la Terre, ils ne font neanmoins que que poudre devant Dieu. Mais j'ay tort, MoNSEIGNEUR, de vouloir marquer ici en particulier, l'usage qu'on peut faire de ce Livre fi divin. Ce qu'on en peut dire en général eft renfermé dans des bornes trop étroites pour pondre à la fageffe de Dieu,qui eft infinie: & ce qui eft plus proportionné à vôtre intelligence & à votre inftruction, MONSEIGNEUR, fe doit referver à la haute prudence & à la lumiere de celui qui travaille avec tant de fuccès à un des plus grands Ouvrages qui foit aujourd'hui dans le Monde, en cultivant & faifant paroître de plus en plus les Royales inclinations que la Nature même Vous a infpirées, pour ré |