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Coré, Dathan, Abiron. Nomb.16.

E murmure du peuple excité par les efpions,

Lfut bien tot fuivi d'un autre qui offenfa bien

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puis

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Dieu davantage. Coré, Dathan & Abiron, avec 2514. deux cens cinquante des principaux d'entre les If & là raëlites, s'éleverent contre Moyfe & contre Aa. seco ron. Ils furent jaloux de leur puiflance, & ils leur de dedirent que jufques-là ils avoient affez dominé fur le peuple du Seigneur, & qu'il étoit tems de met- fortie tre des borne à leur tyrannie. Moyle fe jetra par d'Eterre lors qu'il vit cette confpiration; & comme gypte ces murmurateurs affectoient la fouveraine Prêtrife, il leur reprocha leur ambition. Il leur reprefenta que ce leur étoit déja trop d'honneur d'avoir été élevez à la dignité de Levites, fans porrer encore leurs defirs plus haut. Et aprés leur avoir fair voir que leurs murmures attaquoient Dieu méme; il leur dit que le lendemain matin ils vinflent avec leurs encenfoirs, & qu'Aaron viendroit auffi avec le fien. Cela s'étant fait, Coré avec fes partifans fe mit d'un côté & Aaron de l'autre. Dieu parut ea même tems dans fa majefté,& commanda à tout le monde de fe feparer de ces murmurateurs,qui demeurerét feuls à l'entrée de leurs tentes avec leurs femmes & leur enfans, Moyfe alors prit à témoin tout le peuple & lui dit qu'ils alloient voir une preuve indubitable qu'il n'avoit rien fait que par les ordres de Dieu, & que la mort extraordinaire de ces rebelles le juttifieroit en leur prefence. A peine eut il ceffé de parler, que la terre s'ouvrit tour d'un coup fous les pieds de ces trois factieux, & les devora avec leurs tentes & tout ce qui leur appartenoit. Ils defcendirent tous vivans das l'enfer,& leurs corps furent abîmez dans les entrailles.

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de la terre,& ils perirent en un moment du milieu du peuple qui fuyoit de toutes part s,qui craignoit. d'être lui même enveloppé dans leur ruine. En même tems un feu envoié de Dieu confuma ces deux cent cinquante partifans de Coré.Moyfe fit retirer leurs encenfoirs de l'embrafement pour les mettre en lames d'or qui furent attachées à l'Autelisafin d'étre comme un monument éternel d'une fi fevere vengeance. Le peuple s'éleva contre Moyle comme contre l'auteur d'une mort. fi cruelle,& Dieu l'au❤ roit confumé par les flâmes qu'il envoia contré ces murmurateurs,fi Moyfe ne s'y fut oppofé par fes prieres. C'eft pourquoi Dicu commanda qu'Ãaron fe hatât de prendre fon encenfoir & d'y mettre des parfums pour appaifer fa colere, & auffi-tôc la feu s'arrêta aprés avoir confumé prés de quinze mille hommes.Dieu pour confirmer davantage le facerdoce à Aaron; voulut que chaque Tribu mit une verge dans le Tabernacle, & qu'elle y écrivit fon nom, afin qu'on reconnût par celle qui auroit fleuri,celui que Dieu avoit choisi pour Prêtre. On trouva que ce fut la verge d'Aaron

qui d'un tronc mort avoit pouffé des fleurs & des feuilles, que Dieu pour ce fujet voulut qu'on gardât dans le Tabernacle. Un fi grand exemple a touiourt retenu les perfonnes fages de s'engager par euxmêmes au miniftere des faints Autels, & ils ont craint de mettre temerairement la main à l'encenfoir fans y avoir été appellez de Dieu. Les puni sions de ces trois factieux qui furent plûtôt enfevelis qu'ils ne furent morts, & qui tomberent tous vivans dans l'enfer, comme dit l'Ecriture,les tient dans un humble retenue à l'égard des chofes faintes,& ils comprennent que Dieu eft fi grand qu'il ne peut être fervi que par ceux qu'il fe choifit luiméme pour être fes M niftres, & aufquels il donne en les appellant à ces hautes fonctions les qualitez divines qui meritent un emploi fi faint.

197.

Serpent d'airain.Nomb. 21.

A revolte de Coré, de Dathan & d'Abiron Jaiant été appaifée il s'en excita quelque tems L'an aprés une autre dans tout le peuple,que Dieu ven- du M. gea d'une maniere bien particuliere. Car lors qu'il 2551. erroit dans le defett pendant tant d'années, dans les Avant diverses stations où Moyfe les faifoit aller,il s'en 1. C.

au fi

40. de

la for.

nuia de tant de détours.Ils s'éleverent tous à leur 1452. ordinaire contre Moyfe,lui témoignerent leur mé- xiéme contentement, & s'emportetent en des plaintes pu- mois bliques contre lui & contre Dieu même. Ils fe plai de l'a gnirent encore comme ils avoient déja fait en tant de rencontres,de ce qu'il les avoit tirez del'Egypte tie d'E Que n'y fommes nous demeurez, dirent-ils, & gyptc. pourquoi faut-il que nous mourions dans cetre vafte folitude? Nous n'avons point de pain à manger: l'eau méme fouvent nous y manque, & nous fommes dégoûtez ily a long tems de cette nourriture fi legere qui nous eft devenuë infupportable Dieu fut irrité de ces murmures. Il envoia contre ces ingrats des ferpens de feu qui cauferent une effroiable defolation parmi tout ce peuple. Les plus feditieux furent épouvantez d'une punition fi foudaine. Ils arrêterent tout d'un coup leurs murmures,& ils changerent leurs plaintes & leurs menaces en des prieres & des gemiffemens. Ils vinrent reconnoître devant Moyfe qu'ils avoient echt, & qu'ils avoient irrité Dieu murmurant contre fa conduite; mais ils le conjurerent d'avoir enfin pitié d'eux,& de faire ceffer promptement cette plaie mortelle Moyfe porta humblement devant Dieu leurs demandes,& Dieu appaifé par les prieres de ce faint homme,lui commanda de faire un ferpent d'airain,& de l'élever pour le rendre visible aux

yeux de tous, afin que ceux qui auroient été mordus des ferpens, regardaflent ce ferpent d'airain & fullent gueris de leurs bleffures. Ce fut ainsi que cette mortalité ceffa parmi le peuple, qui nous donna alors & dans fa bleffure & dans la gueri fon,des inftructions tres importantes. Car les faints Peres ont regardé ce murmure du peuple & cette plainte de leurs longs travaux, comme une des tentations les plus dangereufes qui puifle attiver méme aux plus parfaits qui font quelquefois en danger s'ils ne réveillent leur foi & leur confiance en Dieu, de fe laiffer abbattre dans les peines & dans les difficultez de la voie étroite. Mais ils ne peuvent confentir à ces murmures fecrets faus étre empoifonnez dans l'ame par le venin des ferpens, c'est à dire des demons, qui ne veillent qu'à leur perte, & qui ne tâchent qu'à les jetter dans le découragement.Pour fe guerir d'une blessure fi dangereufe; il ne leur refte qu'à regarder le ferpent d'airain qui reprefentoit Jesus CHRIST, comme il nous affure lui-même dans fon Evangile. Il n'a pas dédaigné de fe comparer à un ferpent, mais à un ferpent d'airain; parce qu'en prenant notre chair il n'en a point pris le peché, qui eft comme le venin du ferpent; quoi qu'il n'ait pas refufé de fe foumettre à la mort,qui étoit l'effet & la punition du peché. C'est ce divin objet de Jesus-CHRIST élevé en croix que les fidelles doivent regarder avec foi pour faire ceffer toutes leurs plaintes, & pour trouver la confolation de leurs maux, en fe difant fouvent à eux-mêmes: Si l'innocent à tant fouffert fans fe plaindre, les coupables fe doiventils plaindre de fouffrir quelque chofe,& fi Dieu a traité ainfi le bois verd, eft-il jufte qu'il épargne le bois fec;

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Balaam. Nombr. 22

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PRE's tant d'afflictions & de peines dont Moy avoit été eprouvé dans la conduite de fau peuple, il ne lui reftoit plus avant la mort que d'éprouver encore celles que lui pouvoient caufer L'an les artifices des faux Prophetes. Ifraël étant cam du M. pe affez proche des Moabites, Balac leur Roi en Avác étant épouvanté eut recours à un faux Prophete JC. des Ammonites nommé Balaam qu'il pria de venir 1451. maudire Ifraël. Ce faux Prophete confulta Dieu durant la nuit, qui lui défendit de le faire,parce qu'il avoit lui-même beni ce peuple. Balaam renvoia donc les gens de Balac: mais ce Prince nefe rebuta point, & il lui en envoia d'autres plus confiderables avec de plus grands prefens. L'avarice de ce faux Prophete en fut tentés,& au lieu de repondre fermement à ces perfonnes ce que Dieu lui avoit déja dit la premiere fois, il le confulta de nouveau comme fi l'or de ces feconds Ambaffadeurs avoit pû faire le même changemt en Dieu qu'il avoit fait dans le cœur de cet avare. C'eft pourquoi Dieu l'abandonnant à fes fecrets defirs, il lui dit qu'il fuivit ces perfonnes, & qu'il aliât trouver Balac. Lors qu'il étoit en chemin, un Ange fe prefenta devant lui, fans qu'il le connût.L'ânelle fur laquelle il étoit monté le vit, & s'arrêta. Elie tomba même devant l'Ange ; & comme Falaam la frappoit, Dieu,dit l'Ecriture, ouvrit la bouche de l'âneffe, & par un miracle qui a été nique, elle fe plaignit de cette injufte feverité. En même tems Balaam vit l'Ange qui s'oppofoit fon voiage; & comme il le menaçoit de le tuer Balaam s'humilia devant lui & lui dit qu'il étoit prêt de s'en retourner s'il le defiroit.L'Ange lui permit de continuer fon voiage,mais à condition qu'il ne diroit que ce qu'il entendroit de Dieu c'eft ce qu'il fit en effet & quelques efforts que Balac fit pour l'obliger de maudire Ifraël,Dieu malgré Balac & Balaam,ne fic

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