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Crime de David. 2. Rois 11.

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que David regnoit das une profonde paix du M. apré, la défaite des Ammonites, ce peuple vou- 2969 lant encore brouiller raffembla quelques legeres Avat troupes côtre, lefquelles David dédaigna d'aller en I. C. perfonne, & il fe contenta d'y envoyer Ioab le Ge- 1055 neral de fes armées. Pendant qu'il ocupoit fes gens vid à cette guerre, il demeura lui-même en repos dans ayan Jerufalem,& s'allant promener un jour vers le midi déja fur la terraffe de fon Palais,il vit vis à vis de lui, 59. une femme qui fe baignoit qui étoit parfaitement ans. belle. Il s'informa quelle elle étoit. On lui dit que c'étoit Bethfabée féme d'Urie ; & l'ayant fait venir chez lui il commit un adultere avec elle. Cette femme étant devenue groffe,& craignant que l'abfence de fon mary Urie qui étoit à la guerre,ne fit reconnoître fon adultere & ne l'exposât aux peines que la loi ordonnoit contte ces fortes de femmes,avertit David de la crainte où elle fe trouvoit. David auffi-tôt donna ordre à Ioab fon General d'armée. de lui faire venir Urie, fous pretexte de s'informer de l'état de la guerre, & aprés diverfes demandes il le renvoya chez lui. Mais Vrie méprifant les douceurs de fa maifon, negligea d'y aller,& dit enfuite à David qui lui en faifoit un reproche: L'Arche de Dieu, tour Ifraël & tout Iuda, & Ioab mon maitre avec tous fes ferviteurs,demeurent fous des tentes, & moy j'iray en ma maifon pour manger, boire & dormir avec ma femine. Ie ne le feray jamais. Le deffein de David ayant dont été éludé par le grand courage de cet homme, & voyant toûjours Bethfabée expofée à paffer pour adulte re, il prit une refolution bien oppofée à toute la douceur qui jufques là lui avoit été fi naturelle. Il donna ordre à Ioab d'expofer Urie en quel

jugeroit le plus dangereux,&de l'y abandonner avec tous ceux qui l'y auroient accompagné. Joab obéïc fidellement aux ordres de David, & aiant laiffé perir Urie dans une rude attaque où il ne lui fit point donner du fecours; il en envoia auffi-tôt la nouvelle à David,qui n'eut pas de peine à fe confoler de la perte d'un ferviteur fi courageux & fi fidelle, & dont il étoit le premier la caufe.La femme d'U rie fçachant la mort de fon mary le pleura, & lors que les jours de fon deuil furent pallez, David la prit pour femme,& en eut un fils. Ce double crime d'un grand Saint fait voir que les hommes,quelque grands & quelque juftes qu'ils foient font toûjours hommes,& qu'ils tiennent toûjours quelque chofe de la fragilité de cette boue dont ils ont été formez. Ces cheutes, dit S. Auguftin, doivent faire trembler les foibles, lors qu'ils voyent tomber les forts. Auffi l'Ecriture les propofe non pour excufer ceux qui fuivent ces grands hommes dans leurs cheutes, & qui veulent imiter dans leurs actions ce qu'eux mêmes ont detefté de tout leur cœur; mais pour tenir tous les juftes dans une humilité falutaire, & pour apprendre à ceux qui tombent avec David, à se relever comme David.

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Penitence de David. 2. Rois 12.

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L'an du M.

AvID aiant commis deux fi grands crimes, fit voir par le peu de foin qu'il eût de fe relever 1970 de cette chûte,les profondes tenebres que le peché Avant jette dans l'ame de ceux mêmes qui font les plus J. C. faints. Il demeura en paix pendant une année dans 1304. un fi grand defordre, fi la paix neanmois peut être dans un cœur qui a offensé Dieu d'une maniere fi criminelle.Mais lors qu'il étoit dans cet oubly de Dieu & de lui même, Dieu eut pitié de lui, & lui envoia Nathan fon Prophete pour lui ouvrir les yeux & pour lui faire fentir fa playe qui lui étoit inconnue Ce faint Prophete ayant reçû de Dieu une commiffion fi penible,fit voir par la maniere adroite dont il lui parla d'abord, avec quelle fageffe on doit epargnes les perfonnes qui font das le rang de David,en ne les rebutant pas par des paroles trop feveres & trop aigres. Nathan ufa de la parabole d'un homme qu'ayant beaucoup de brebis en ôta une à un pauvre qui n'avoit que cellelà, qu'il aimoit uniquement. Ce Prince qui n'étoit pas encore aveuglé dans ce qui ne le regardoit pas, prononça la fentence contre lui même fans le fçavoir, en la prononçant contre cet homme. Car le Prophete n'ufant plus de deguifement, lui dit avec une gravité digne de celui dont il étoit le niftre; que c'étoit lui-même qui étoit cét homme. il lui reprefenta les bins que Dieu lui avoir fait, & les maux dont il l'avoit delivré en le tisant des mains de Saul. Il lui fie voir quel outrage il faifoit à Dieu en payant tant de graces d'une fi grande ingratitude. David alors rentrà en luimême. Il ne s'irrita point contre la verité, fors même qu'elle le condamnoit. Il ne s'aigrit point contre le Prophete qui la lui reprefentoit fans

le flatter; & il ne lui demanda pas, comme remarque S. Auguftin,qu'il étoit pour ofer ainfi reprendre fon Prince,& pour examiner la vie de fon Sou verain. Il oublia en ce moment qu'il étoit Roi, pour le fouvenir feulement qu'il étoit pecheur. La parole qu'il prononça. J'ay peché contre le Sei gneur,fut en lui une parole de penitence plus fincere qu'elle n'avoit été en Saul, & qu'elle n'eft aujourd'hui en plufieurs Chrêtiens. Il embarrafla avec une humble foûmiffion tous les maux que Nathan lui prédit devoit arriver fur la propre famille,& il vit cette longue fuite de malheurs qu'on lui marqua comme un moyen favorable de fatisfai re à Dieu & d'appaifer fa colere. Mais en voyant avec un regret & une douleur amere de quel état il étoit tombé,il ne fe defefpera point, comme remarque S. Chryfoftome, qui admire en cela le grand courage de ce Prince & fa grande confiance en Dieu; mais dés qu'il reconnut fa perte il travailla fans s'inquieter à la reparer le mieux qu'il lui fut poffible par une penitence qui dura autant que fa vie, & qu'il a fait dire à S. Ambroife,que plufieurs imitent David dans fon peché, mais que peu l'imitent dans fa penitence.

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1032

L'an

Teu ayant fait rentrer David en lui même, par L'an lés avertiflemens de Natha, il lui fit bien voir du M. par la maniere dont il le traita enfuite, que la plus 2971 grade grace,qu'il puiffe faire aux pecheurs, eft de net les point épargner. Car premierement il frapa de C. mort le petit qui étoit né de fon adultere, fans que fes larmes ni fes jeunes pûffent changer l'arrêt de Dieu. Son fils Amnon enfuite commit un incefte avec Thamar fa fœur, feignant d'ètre malade,& la priant de venir lui preparer à manger. Abfalon irrité de cet outrage commis contre fa propre fœur, & qui étoit de la même mere, refolut de tuer Amnon. Il attédit deux ans aprés,& prit l'occafion d'un L'an feftin qu'il fic à tous fes freres un jour de réjoüif du M. fance, au milieu duquel il le fit affaffiner. S'étant 2974 éloigné de la Cour aprés ce parricide dont il voulut fatisfaire fa vengeance particuliere, & que Dieu fit 2977 fervir à fa vengeance cotte David, il ufa enfaite de tant d'adreffe, qu'au bout de trois ans David lui permit de revenir à Ierufalem. Ce rapel du fils fut prefque la perte du pere. Car dés que ce fils ingrat L'an fe vit bien avec fon pere, il commença d'entreprendre contre fon Royaume & contre fa vie. Il gagna d'abord l'affection du peuple,& fe rendant populai re avec tous ceux qui venoient devant David pour terminer leurs differends il leur faifoit cfperer que s'il étoit Roi, il fçauroit bien leur rendre justice. Ayant donc ainfi travaillé durant quatre ans à s'établir & à attirer beaucoup de monde das fon parti,il du M. demanda à David permiffion d'aller en Hebron fous 2981 pretexte d'un vœu qu'il avoit fait pédant fon exil. Lors qu'il y fut arrivé, il fe fit tout d'un coup declarer Roy. Quand David l'eut fçû, il fe vit obligé, étant âgé de plus de foixante ans,de fortir à pied de Jerufalem n'ayant que les gens de guerre qui étoiét

du M.

2979

L'an

du M.

2980

L'an

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