re le Prophête qu'elle tenoit renfermé dans elle, C'est ainsi que la vie fortit victorieufe des entrailles de la mort, pour marquer huir cens ans auparavant cette autre victoire ineffable que Jefus Chrift devoit remporter fur la mort & fur le de. mon; lors qu'aprés s'étre offert comme Jonas à être jetté dans la mer pour le falut de tout le monde, & aprés être demeuré trois jours & trois nuits dans le cœur de la terre & dans le fein du tombeau, comme Jonas dans le fein de la baleine, il cp fortit plein de vie par fa refurrection gloricufe. Nous devons dire fur ce fujet aprés les fain's Peres. Combien font miraculeufes les veritez,dont les figures mêmes ont été de fi grands miracles. 蛋鸡 Penitence des Ninivi.es. Jonas 3. La méme an. IEU fit un fecond commandement à Jonas DE d'aller prêcher à Ninive. Ce S. Prophère fit voir alors par fa promte obciffance,que l'affliction 3197. que Dieu lui avoit envoyée lui avoit été utile, & qu'il avoit appris à ne plus refifter aux ordres de Dieu, quelque penibles qu'ils lui puiffent être, 11 alla donc contre la coutume de tous les autres Prophêtes prêcher la parole de Dieu à des payens, pour être encore en cela la figure de Jefus Chrift qui devoit venir pour convertir les Gentils. Ninive étoit une fort grande ville, & felon l'Ecriture, il faloit trois jours de chemin pour aller d'un bout à l'autre. Quand lonas y eut marché durant un jour il éleva la voix, & prédit que dans quarante jours Ninive feroit détruite Les Ninivites étonnez de cette menace crûrent à la parole du Seigneur & de fon Prophéte,& par une humble foy, qui felon JC. fera la condamnation de tous les incredules qui ne font pas penitence, ils refolurent que tout le monde jeûnât & fe revêtit de cilices,depuis les plus grands jufqu'aux plus petits; afin que comme la corruption étoit generale, la fatisfaction le fût auffi,& que comme il n'y avoit point d'âge qui fût exemt de peché, il n'y en eut point auffi qui fût excepté de la penitence.Le Roy même foûmit fon cœur à la parole du Prophéte. Il defcendit de fon trône,& il quitta tous les ornemens de fa dignité royale pour le revêtir d'un fac & fe coucher fur la cendre. Il ne fe contenta pas d'exciter fes fujets à la penitence par fon exemple, il le fit encore par fes arrêts. Il ordonna que ni homme, ni bête, ne bût, ni ne mangeât, & que tous fes fujets imploraffent ensemble la mifericorde de Dieu. Qui fçait, difoit-il,fi Dieu n'aura point pitié de nous, & s'il ne nous pardonnera pas? Ils n'efperent pas en wain. Toute une ville,& une ville fi grande humiliée devant les yeux de Dieu toucha fa mifericorde, & voyant ce peuple changé, il changea auffi la fentence de mort, qu'il ne leur avoit fait prononcer qu'afin de les porter à prevenir par leur penitence la peine dont fa juftice les menaçoit. JESUS-CHRIST dit lui-même que cet exemple confondra tous ceux qui ne font point penitence, puis que les menaces qu'il fait dans fon Evangile contre les impenitens, nous doivent être fans comparaifon plus redoutables que n'étoient celles de Jonas à des payens, comme étoient les Ninivites. 意味 Lierre deffeché. Jonas 4. ONAS fçachant que Dieu avoit retracté fa fentence touchant la détruction de Ninive, conçût même un vif reffentiment dans la crainte qu'il avoit de an: paffer pour un faux Prophete. Mais il ne le fut 3197 nullement ; & en difant que dans quarante jours Ninive feroit détruite, il ne dit en effet que la verité, puis que, comme dit faint Auguftin, cette ville fubfifta bien encore dans fes maifons & dans fes murailles ; mais elle fut heureufement détruite par la converfion de fes Citoyens. Lors donc que ce faint Prophete étant forti de Ninive fe tenoit dans un lieu proche de la ville fous un couvert de verdure qu'il s'étoit fait pour voir ce qui arriveroit; Dieu pour le défendre davantage contre l'ardeur du foleil, fit croître dans l'efpace d'une feule nuit un lierre qui lui fit un grand ombrage. Il eut une grande joye d'avoir trouvé ce couvert, mais elle fut courte.Car Dieu fit la nuit fuivante qu'un ver piqua la racine de ce lierre,qui fe fecha auffi-tôt, & laiffa Jonas expofé comme auparavant à la violence du foleil. Cet évenement fut fort fenfible à Jonas. Dans l'excez de fa douleur il fouhaita de mourir. Et Dieu prit occafion de la trifteffe de ce Prophéte, pour lui faire comprendre quelle violence il fouffroit lui-même lors qu'il fe voyoit contraint de punir les crimes, & quelle douleur la perte de Ninive lui auroit caufée. Vous vous affligez, lui dit-il, de ce que ce lierre eft mort, quoy que vous n'ayez rien contribué par vos travaux, ni par vos foins à le faire croître, & qui eft venu comme il eft mort en un même jour. Et moy comment n'aurois-je pas été touché de la détruction de Ninive; ou comment |