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Jonathas Pontife. Machab, 9. A& Ui-tôt que Judas Machabée fur mort, les Juifs, d M. & particulieremet ceux qui étoient amis de Iu-38 +3. das,choifirent Jonathas pour comander en fa place, 1 c. Simon quoi que fon aîné & tres-digne de cette chir, 1ớng ge, la ceda neanmoins de tout fon cœur à fon frere plus jeune que lui.Si-tôt que Bacchide cut appris ceJa,il chercha les ocafiós de le furprédre & de le tuer, Ionathas fe retira dans le defert où il campa avec fes troupes. Bacchide voyant qu'il demeuroit en repos & qu'il ne penfoit qu'à fe fortifier, le vint attaquer au bout de deux ans, & il fut repouffe genereufement & obligé d'entendre aux propofitions de la paix, ayant vû que, on ne devoit pas moins attedre de Ionathas que de Iudas Machabee fon frere. Mais l'envie des Iuifs lui fit plus de peine que de refiitance de fes en nemis,& il n'avoit pas moins à fe défédre des pieges fecrets des uns, que de la violece ouverte des autres. Ilfe mit neanmoins en peu de tems au deffus de tous ces obftacles, & le bruit de fes grandes actions s'étant répádu de toutes parts, les Rois voifins, & principalement Alexandre Bales & Demetrius Soter qui fe faifoient la guerre,tâcherent de fe prévenir l'un l'autre pour faire alliance avec Ionathas,dont le fecours de voit donner un grand branle à la victoire du parti qu'il l'ébrafferoit.Ionathas traita bien de paroles ces deux Princes. Mais il fe défia davantage des grandes offres de Demetrius dont il n'avoit pas encore oublié, les cruautez ni la perfidie,& il eut plus de penchant du M pour Alexandre. Ce Prince l'établit dans la fouverai- 3852. ne Sacrificature, & ayant remporté une tres-grande 1. c. victoire fur Demetrius qui fut tué dans la bataille,il 13 voulut voir Ionathas & le pria de le venir trouver à Prolomaïde où il s'étoit rendu pour époufer Cleopatre fille du Roi d'Egypte. Ionathas y vint & fit voir à fes deux Rois qu'il n'étoit pas moins magnifique que genereux, par les prefens qu'il leur fit. Alexandre agréa fes prefens, & il ne voulut point écouter fes

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ennemis,il le fit habiller de pourpre,& il l'éleva dans une telle gloire,qu'il couvrit de confufion tous ceux qui étoient venus pour l'accufer. Aprés que Ionathas fut retourne en ludée, Demetrius fils aîné de Deme trius Soter qui avoit fété tué dans la derniere bataille, irrité de ce que Ionathas avoit abandonné fon alliance pour fe joindre avec Alexandre, envoya contre lui Apollonius, qui le traita par fes lettres avec tant de mépris, & témoigna être fi affuré de le défaire, que Ionathas aigri de ces infultes marcha au devant de lui avec une impetuofité qui fit fuïr toute l'armée d'Apolonius. Il remporta enfuite durant quelques années plufieurs grandes victoires, étant aide de Simon fon frere & de la protection de Dieu, L'an dans lequel il mettoit, comme fon pere & comme "fon frere ludas, fon unique confiance. Enfin n'ayant 3861 pû ceder à la violence, il fuccomba à la trahifon. Diodotus, l'un des Generaux de l'armée d'Alexandre, qui depuis fut furnommé Tryphon, avoit refolu d'enlever la couronne du petit Antiochus fils d'Alexandre. Et fçachant combien il lui étoit impor tant pour cela de fe défaire de Ionathas, il lui donna à l'exterieur toutes les marques d'une amitié fincere.Il lui perfuada de venir à Ptolomaïde; & étant convenus enfemble de renvoyer leurs troupes, dés qu'il fut entré dans la ville il en fit fermer les portes, le prit & tua tous ceux qui l'y avoient accompagné par une perfidie deteftable, & qui apprendra toûjours aux ferviteurs de Dieu à ne fe fier jamais aux careffes & aux promeffes artificieufes de leurs ennemis. Car comme a dit tres bien S.Jerôme, il est aufli indigne d'un Chrétien, & encore plus d'un conducteur du peuple de Dieu, tel qu'étoit lonathas, de fe laiffer tromper, que de tromper: parce Iefus-Chrift demandant tout ensemble à fes Mi niftres la fidelité & la prudence; comme fidelles ils doivent être infiniment éloignez de tromper les autres, & comme prudens ils doivent être incapables d'être trompez.

que

Simon Pontife.. Machab.13.

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Squi pot après la pride de Jonathas fecourir enco- La m2. IMON état le feul de ces cinq freres admirables re la Judé, ne crût point la perte de tous fes fre- me anres ni le peril vifible où il s'expofoit,lui pût être un avant jufte fujet de penfer à fe retirer. Vous fçavez, dit-ilà I. C tout le peuple, ce que nous avós fouffert mes freres *43 & moy pour la déféfe de nos faintes loix. Tous mes freres font morts au fervice d'Ifraël,& je fuis maintenant le feul qui refte.Ma s à Dieu ne plaife que je Fese jamais à épargner ma vie en quel peril qu'el le puiffe être.Car je ne fuis meilleur que mes freres. Son premier foin doc fut de racheter Jonathas fon frere d'entre les mains de Tryphon. Et quoy qu'il fçeût que ce perfide ne lui avoit demandé la ran çon & les enfans de Jonathas,que das un defia noir de perdre les enfans avec le pere aprés qu'il auroir reçu l'argét, il ne laila pas de le faire de peur, dit l'Ecriture,de ferédre odieux aux Juifs,& de leur donner lieu de croire qu'il n'eût tenu quà lui de racheter Jonathas. Mais l'évenement fit voir qu'il avoit bien jugé des chofes. Car Tripho ayat receu cent talens& les deux enfans de Jonathas, les tua avec leur pere.Simon n'ayant pû l'avoir en vie,volur au moins l'avoir mort; & ayant raffemblé les os de fon pere de fes freres, il voulut non par une vani té humaine, qui ne cherche d'ordinaire dans l'hōneur des morts qu'à fatisfaire l'orgueil des vivans,. mais par une jufte recompenfe qui étoit deue a ces grads Chefs du peuple de Dieu,leur élever in fepulcre magnifique qu'il fit érichir de tous les ornemés que fa pieté plûtôt que fon ambition pût inventer. Ce fage coducteur du peuple de Dieu ayat été dés fa jeuneffe das les travaux, &ayant dépais joui d'u ne affez logue paix, finit la vie par la lâche trahifon de Ptolomée so propre gédre, qui voulät ufurper fa dignité le tua dás un feftin. On le pleura tres

fenfiblement, & il fut enfeveli avec fes autres freres dans le tombeau qu'il leur avoit fait bâtir, Simon eur pour fucceffeur dans la Sacrificature & dans le gouvernement du peuple fon fils Jean, furnommé Hyrcanus par la victoire qu'il remporta fur les Hir caniens. Jofeph dir que de fon tems ceffa le miracle qui avoit continué jufques alors de connoître fenfi blement la volonté de Dieu dans l'Ephod du grand Prêtre, par la lumiere que rendoient les pierres precicufes qui le compofoient. Sa pofterité a toûjours regné depuis jufqu'à Mariamne femme d'Herode & au jeune Ariftobule que ce Tyran fit noyer pour s'affurer la couronne qu'il avoit ufurpée. Telle fut la fin de ceux qui compofent proprement l'hiftoire des Machabées. Ces cinq freres tout d'un même fentiment,d'un même cœur & d'un même zele, toûjours environnez de perils dont Dieu feul les pouvoit délivrer,font une excellente image des enfans de la loi nouvelle qui les ont fuivis peu de tems après. Ils doivent toujours être comme ces Saints, unis d'a mitié entre eux, fans ambition, fans interêt, fans envie,degagez du fiecle,& attachez à Dieu feul. Ils doivent être perfuadez comme eux, que Dieu eft le dominateur du monde,& qu'il ne s'execute rien fur la terre fans avoir été ordonné dans le Ciel. Ils doivent mettre leur corfiance,non dans leur force,mais dans leurs prieres & dans la mifericorde infinie de Dieu. C'eft pourquoi aprés que fa grace leur à fait vaincre des ennemis invifibles, qui font fans comparaifon plus redoutables que n'étoient ceux des Machabées, ils doivent dire à Dieu comme cès anciens Chef de fon peuple: C'eft vôtre main, Seigneur, & non la nôtre, qui a fait cette merveille. Vôtre toute-puiffance à foûtenu nôtre foibleffe : & fi aprés nous avoir donné la victoire, vous ne nous en donniez encore la reconnoissance,nôtre ingratitude feule nous affujettiroit à ceux-là mêmes que vôtre grace nous auroit fait vaincre.

Fin de l'Hiftoire de la fainte Bible.

L'HISTOIRE

DU NOUVEAU

TESTAMENT,

A VEC

DES EXPLICATIONS édifiantes, tirées des Saints Peres pour regler les mœurs dans toute forte de conditions.

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