Imagens das páginas
PDF
ePub

De l'Evangelifte faint Luc

A IN T Luc étoit d'Antioche qui eft la Metro-9. Lue

[ocr errors]

&

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

de

2. I

és

a Paf Gion

Medecin,felon qu'il l'app le lui méme. Il n'a point
été du nombre des douze Apôtres, non plus que
S. Marc, mais l'un de leurs difciples. Ainfi it n'a pas
écrit ce qu'il avoit veu lui-même comme S, Mat-
thien & S. Jean, mais ce qu'il avoit appris de ceux
qui l'avoient veu,f lon qu'il le témoigne à l'entrée
de fon Evangile, Car c'est par un confeil de la Sa-
geffe de Dieu, dit S. Auguftin, & par un ordre du
S. Efprit, que des quatre Evangelistes deux ayant
été Apôtres, les deux autres ne l'ont pas été, afin
qu'on ne crût pas que pour écrire l'Evangile y
cut quelque difference entre ceux qui ont veu les
actions de Jesus-Chrift de leurs porpres yeux,
ceux qui les ont écrites fur le raport fidelle de
ceux qui les avoient veues Dieu nous a voulu ainfi
faire voir que la certitude de l'hiftoire Evagelique
ne vient pas feulement de ce que ceux qui l'ont fai
te, rapportent les chofes qu'ils ont vues eux mê-
mes ce qui fe trouve dans beaucoup d'histoires dont
la certitude n'eft qu'humaine & morale:mais qu'el
le eft fondée fur laffiftance particuliere du S.Eprit,
qua formé toutes les paroles des Evangelistes, ce
qui fe trouve également dans S.Matthieu & S.Lean
qui ont été Apôtres, ou dans S. Marc & S. Luc qui
ont été les difciples des Apôtres. Car comme faint
Marc a été difciple de S.Pierre, S. Luc l'a été ainfi
de S.Paul. C'est ce qui a fait dire à Tertullien que:
l'Evangile de S.Luc s'attribue d'ordinaire à S.Paul,
& S. Paul rend à S. Luc un admirable témoignage,
felon la remarque de plufieurs Peres;&particuliere-
ment de S. Ambroife, lors qu'il dit de lui. Qu'il eft
loué pour fon Evangile dans toutes les Eglifes. A

quoy S. Ambroise ajoûte Quelles louanges ne merite point celui qui en a receu une fi grande par la bouche du Docteur de toutes les nations; S. Luc, dit Eufebe, rapporte lui-même au com mencement de fon Evangile, le fujet qu'il a cu de l'écrire, en difant que plufieurs ayant entrepris temerairement d'écrire l'histoire Evangelique, il avoit crû le devoir faire aprés en avoir été informé tres-exactement par ceux qui en avoient été eux-mêmes les difpenfateurs & les miniftres? c'est-à-dire, par les Apôtres & par S. Paul, auquel Dieu l'avoit dui tres-particulieres ment, pour empêcher que la parole de l'Evangi le ne fut alterée par le mélange de l'erreur & du menfonge. L'Evangile de S. Luc eft écrit plus purement que celui de . Marc & de S. Jean parce qu'il fçavoir bien la langue Grecque, comme remarque S lerôme? Ce qui paroît auffi dans le ftile du livre des Actes. I a écrie fon Evangile environ l'an de Jefus-Chrift 56. vingt-cinq ans aprés fon Afcenfion. Le même Pere témoigne que S.Luc eft toûjours demeuré dans le Celibat,& qu'il a vécu jufqu'à quatre vingt quatre ans : Et l'Eglife dit de lui qu'il a fans ceffe porté fur fon corps la mortification de la Croix. C'eft pourquoy fr fa mort n'a pas été honoré par le martyre, ce qui paroît avoir été douteux par my les faints Peres, on peut dire neanmoins, felon l'expreffion de S. Jerôme, que la vie a été un long martyre.

;

[ocr errors]

De l'Evangelifte faint Jean.

S. Tean

a ecric

96 de

mune

la Paf

AINT lean étoit de la ville de Beth faide, fils de Zebedée, & frere de faint lacques appellé Man jeur.Il fut appellé fort jeune & viergeà l'Apoftolat, are die S. Ierôme, & il demeura toûjours dans cet état com faint. C'est pour cette raifon, ajoûte le même Pere, de 1.G. qu'il fut le bien-aimé du Sauveur, que dans la Cene La Pal il repofa fur fon fein; & que Iefus Chrift étant fon. à la coix le traita comme un autre lui-même, en voulant q'uil fût le fils de Marie,& recommandant fa Mere vierge au Difciple vierge. Aprés la defcente du S. Efprit 1 précha la foy dans l'Afie, dont il fonda, dit le méme S.Icrome &conduifit les Eglifes,& fut Evéque de celle d'Ephefe. Il fut condamné à Rome par l'Empereur Domitien à étre jetté dans l'huile bouillante, mais en étant forti, dit Tertul lien, plus faint & plus fort qu'il n'y étoit entré, il fut relegué en l'Ile de Pathmos où il écrivit fon Apocalipfe.Aprés la mort de Domitien il revint à Ephefe,où il fut obligé d'écrire fon Evangile,envi ron l'an de Iefus Chrift 96. foixante cinq ans aprés la Paffion. Saint lerôme rapporte la maniere en laquelle il y fut engagé. Car Cerinthe & Ebion publiant leur herefie, par laquelle ils foûtenoient que Iefus-Chrift n'étoit qu'un homme & qu'il n'étoit point avant Marie; prefque tous, les Evéques d'Afie & plufieurs autres qui avoient été députez par les Eglifes, obligerent S. Iean de parler plus hautement de Iefus-Chrift que n'avoient fait les tro s autres Evangeliftes, & d'établir parti culierement fa divinité. Saint lean ne pouvant refifter aux prieres inftantes de tant d'Evéques, répondit qu'il fe rendroit à ce qu'ils demãdoient de lui, pourveu qu'on implorât le fecours du Ciel paran jeûne & par des prieres publiques.Aprés cela étant,

plein de Dieu il établit la divinité du Verbe par les pr micres paroles de fon Evangile. Saint Auguftin fait des remarques bien édifiantes fur l'Evangile de S. Iear. Il dit que S. Iean a été choisi particulierement pour reprefenter la divinite de Iefus-Christ C'eft pourquoy les trois autres Evangeliftes marchant en quelque forte fur la terre avec lefusChrift homme, & raportant les actions de la vie mortelle S Fean au contraire s'éleve comme un Aigle au deffus des nues de l'infirmité humaine, & va découvrir jufques dans le fein du Pere le Verbe Dieu égal à Dieu, fans c que fes yeux foient éblouis par l'éclat de cette gloire. Il s'app! que plus que les autres à décrite les inftructions du Fils de Dieu, & particuli rement celles qui font les plus élevées. Et au lieu que les autres Evangeliftes s'arrêtent davantage aux actious de Iefus-Chrift dans lefquelles il nous donne un modelle pour le reglement de nos mœurs › & pour la conduite de nôtre vie ; S.Iean au contraire ayant voulu fuppléer à ce qui manquoit aux autres; s'appliqua davantage à rapporter les veri tez les plus fpirituelles qui marquent le myftere de la Trinité, l'égalité des Perfonnes, & la gloire de la vie future. Et il eft bien remarquable comme ajoûte S. Auguftin, que cet Evangelifte qui parle des veritez plus hautement que les trois -autres, eft celui qui nous recommande auffi plus fortement l'amour de nos freres,& que reprefentant princi alement Iefus Chrift comme Dicu, eft le feul auffi qui nous le reprefente dans une humilité profonde en lavant les pieds à fes Difciples, pour nous apprendre qu'on doit croître d'autant plus en humilité, qu'on s'éleve davanta gens les connoiffances les plus fublimes..

.

[merged small][ocr errors][merged small]

L

un

[ocr errors]

Sau- du M.

Avant

de J.

[ocr errors]

Annonciation de la Vierge. Luc.1. Es oracles des Prophétes étant accomplis,& la tems que Dieu avoit marqué pour répandre fa mifericorde fur les hommes,& pour doner veur au monde étant arrivé, l'Ange Gabriel fut en- 3999. voyé de Dieu premieremet vers Zacharie lors qu'il e offroit les encenfemens dans le Temple pour lui an-omnocer qu'il auroit un fils qu'il s'appelleroit Jean, dot mune la naissance feroit la joye & la benediction de tout c. s Ifraël. Six mois aprés Dieu envoya le même Ange vers la fainte Vierge Marie en Nazareth où elle demeuroit d'ordinaire. Elle étoit mariée à S Jofeph que Dieu lui avoit doné pour être le gardien & le protecteur de fa pureté s'état mariez tous deux,come dit S.Auguftin,dás un deffein reciproque de n'ê tre jamais unis enfemble que par l'efprit; Dieu qui agiffuit invisiblement dans leurs ames les porta par une loy fecrette & interieure à embraffer cette vertu de la virginité, dot il n'y avoit encore eu aucun exéple fur la terre, & à vouloir bien en s'épousat l'ua l'autre époufer en même tems l'opprobre de la sterilité. Mais Dicu honora ce mariage angelique du fruit le plus divin qui pouvoit jamais paroître fur la terre:& ce fut dans ce deffein qu'il envoya l'Ange Gabriel vers la fainte Vierge.Il la trouva feule,come remarque S. Ambroife.II la falüa,l'app÷llặt plei❤ ne de grace,en aiat été réplie dés le verre de fa mere,& cette plenitude s'étant tout ours augmentée en elle fas aucune interruption das toute la fuite de fa vie.L s louages que lui dona l'Ange en la faluat,la troublerent d'abord,come marque l'Evangile. Elle aprehendoit ces Anges de tenebres qui fe trasforment en Arges de lumiere;elle penfoit en elle-mê me à ce qu'elle voyoit & ce qu'elle entendoit; & elle apprit ainfi aux ames faintes à ne rien precipiter & à prendre du tems pour bien difcerner toutes. chofes. L'Ange reconnut fon trouble, & pour l'ap

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »