Imagens das páginas
PDF
ePub

L'an

42.

a pour but, non leur propie gloire, mais le falut de leurs peuples.

Pierre délivré de prifon. Act. 12.

fecution de S. Eftienne,

Es fidelles qui avoient été difperfez en la perfecution de S. Eftienne, répandant peu à peu la toi, convertirent beaucoup de monde dans Antioche. Ce que les Apôtres ayant fçû à Jerufalem, ils y envoyerent faint Barnabé, qui fut touché de joye lors qu'il vit de fes Dieu grace que yeux la avoit faite à cette Ville.Et comme il étoit plein du S. Efprit,il les exhorta à demeurer fermes das leurs faintes refolutions, Il alla de-là à Tarfe pour y chercher S. Paul qu'il amena à Antioche

[ocr errors]

où ils demeurerent tous deux pendant un an. Ils y enfei gnerent beaucoup de monde,& avec tant de fuccés que ce fut en cette Ville que les fidelles commencerent de prendre le nom de Chrêtiens. Alors un Prophete nommé Agabe prophetifa qu'il alloit ar river une grande famine dans tout le monde. C'est pourquoi les Chrêtiens d'Antioche refolurent d'envoyer le plus d'aumônes qu'ils pourroient à Jerufalem , par S. Barnabé & par S. Paul. En ce même. tems le Roy Herode perfécutant l'Eglife,aprés avoir, déja fait couper la tête à faint Jacques, voulut encore faire mourir faint Pierre, parce qu'il voyoic que cela plaifoit aux Juifs. L'ayant donc fait pr. ndre à la fête de Pâques, il le fit garder en prifon durant toute l'Octave, afin de le faire mourir publiquement lors qu'elle feroit palée. Toute l'Eglife S'intereffant dans la mort de fon Chef, pouffoit ce, pendant fans intermiffion fes prieres & les cris vers Dieu, qui les écouta favorablement. Car la nuit de devant le jour que S. Pierre devoit être executé un Ange remplit tout d'un coup d'une grande clarté le cachot où étoit cet Apôtre qui dormois

entre deux Soldats. L'Auge le frappa & lui dit en le réveillant: Hâtez-vous de vous lever. Les chaînes qui le lioient tomberent auffi tôt de fes mains; & aprés avoir pris fes habits, il fuivit l'Ange fans fçavoir ce qu'il faifoit, & croyant feulement voir un fonge.Ils pafferent le premier & le 'fecond corps de garde,& vinrent à la porte de fer qui mene à la Ville, laquelle s'étant ouverte d'elle-même, ils marcherent ensemble le long d'une ruë, & l'Ange enfuite difparut. Ce fut alors que S Pierre rentra en lui-même, & qu'il reconnut que Dieu avoit envoyé fon Ange pour le délivrer de la main d'Herode. Il alla auffi-tôt à la maifon de la mere de Marc,où il y avoit beaucoup de fidelles affemblez qui pafloient la nuit en prieres. Lors qu'il eut frap. pé à la porte,une jeune fille nommée Rhodé qui reconnut la voix de S. Pierre, au lieu de la lui aller ouvrir promptement, courut de joye dire à tous ceux qui étoient dans le logis que Pierre étoit à la porte. On la prit pour une infensée ; & d'Autres dirent que c'étoit peut être l'Ange de Saint Pierre. Mais ce faint. Apêtre continuant toûjours à frapper,on fut étrangement furpris quand on eut Ouvert la porte.S.Pierte leur fit figne de fe taire. II leur dit comment l'Ange l'avoit délivré de la prifon;& aprés leur avoir recommandé d'en donner avis à S. Jacques & aux autres freres, il fortit auffi-tôt de Jerufalem pour se retirer dans une autre lieu, Cette délivrance miraculeuse a tellement réjouy l'Eglife autrefois,qu'encore aujourd'huy elle en a fait une fête folemnelle pour en témoigner à Dieu fa reconnoiffance, Elle éprouva alors que Dieu eft le fouverain maître de tout ce qui fe fait dans le monde,& qu'il donne les bornes qu'il lui plaît au pouvoir des hommes. Il ouvre & ferme les prifons. Les hommes ne font qu'executer ce qu'il a refelu dans fes deßleins éternels. C'eft pourquoi cette premiere Eglife inftruite de ces veritez par le S,Efprit

même ne s'empreffa pas auprés des hommes pour la délivrance de faint pierre; Mais elle pouffa fes cris vers Dieu qu'elle fçavoit être le maître de la liberté & de la captivité, de la vie & de la mort. Elle obtint ainfi de Dieu ce qu'Herode luy cûr refusé ; & un Ange fit tout ce que tous les hommes n'auroient pu faire.

L'an

34.

1

A

Boiteux gueri. Act. 18.

P R E's la délivrance miraculeufe de S.pierre, l'histoire des Actes ne parle prefque plus de lui,& elle eft route occupée à rapporter les actions de faint paul. Ce faint Apôtre ayant porté à JeruTalem les aumônes d'Antioche dont il avoir été chargé, fat choifi avec faint Barnabé par le faint Efprit pour éclairer toutes les provinces d'Alie, & répandre la foy dans toute la Grece. Il fit voir dans Paphos fon zele contre un faux prophéte qui empêchoit le proconful Sergius paulus de croire en J. C. Car ce faint Apôtre des Gentils étant plein du faint Efprit regarda cet impofteur & lui dit avec une liberté Apoftolique: O homme plein de déguifement & de fourberie,enfant du diable & cmnemy de toute justice, jufqu'à quand corromprezvous les voyes du Seigneur qui font droites? La main de Dieu eft fur vous & vous allez devenir aveugle. Dés qu'il eut prononcé cette parole,ce fedu cur für auffi tôt frappé d'aveuglement, & il cherchoit quelqu'un qui lui tédit la main.Il fit voir ainfi en fa persone la folie de ceux qui au lieu d'avoir recours à Dieu dans les playes dor il les frappe, ne cherchent que des appuis tour humains.Le Proconful admira ce miracle & crut en J. C. avec une profōde veneration de fa doctrine. Et pour faire voir que c'eft le faint Efprit feul qui remue des

cœurs,& que tout ce qui éclate au dehors ne le tous che qu'autant qu'il l'applique luy-même par l'impreffion de fa grace,l'aveuglement que le Magicien avoient éprouvé en fa perfonne ne le changea point,. au lieu que la feule vûe de ce prodige convertit le. Proconful Quelques-uns ont crû que c'eft de ce Sergius Paulus, que S.Paul apellé Sail auparavant, a pris le nom de Paul, qui lui eft toûjours donné dépuis cette converfion dans le livre des Actes. S. Paul' prêchant enfuite à Antioche, finit fa prédication par des menaces de l'épouvãtable colere de Dieu,& fecoiia contre le peuple la pouffiere de fes pieds.Les Juifs fe vangerent de ces juftes iremontrances dans. la ville d'Iconie,dont ils irriteret tellement les habitans contre S.Paul. qu'ils lapiderent ce faint Apotre, lequel fut obligé de fe retire à Lyftre. Ce fur. en cette ville qu'il trouya un homme boiteux dés fa naiffance; & voyant qu'il l'écoutoit parler avec beaucoup d'attention, il lui cria tout haut qu'il fe levât,& qu'il fe tint ferme fur fes pieds; ce qu'il fie fur l'heure.Le peuple touché de ce miracle voulute facrifier à faint Paul & à faint Barnabé,qu'ils regar-doient comme des Dieux defcendus du Ciel qui avoient pris une forme d'hommes. Mais ces hum. bles difciples de J. C. déchirerent leurs habits, &: reprefenterent à ce peuple qu'ils n'étoient que des hommes femblables à eux,qui les exhortoient de fe: retirer du culte facrilege de l'idolatrie pour adorer le feul vrai Dieu qui a fait le Ciel & la terre. Les Juifs furvinrent à ce moment dans la ville de Lyftre & y exciteret tout le peuple,qui changeat par fa le gereté ordinaire les honeurs divins qu'ils vouloigt rendre à faint Paul en un excés de fureur, le traîne rent hors de la ville, le lapiderent & le laifferet pour mort. On vit alors ce que fait la charité dans une ame où elle est montée jufqu'à fon comble. Car faint Paul, quoy que tout couvert de bleffures & noirci de coups,ne laiЛa pas à l'heure même d'al

ler précher de nouveau, & de déclarer aux fidelles encor plus par ces marques fanglantes que par fes paroles, qu'il faut paffer par plufieurs fouffrances pour entrer dans le Royaume de Dieu. S. Gregoire admire le grand cœur de cet Apôtre: On le lapide, dit-il, & il ne laifle pas de prêcher: on peut tuer fon corps, mais on ne peut arrêter le feu de fon zele. Tant il eft vray, comme dit un Saint, que la douleur & la crainte de la mort eft impuiffante cù regne la foy & l'amour de Jefus-Christ,

L'an

60.

Naufrage de faint Paul. A&t. 28.

AINT Paul étant venu à Jerufalem fans s'ef

frayer des maux que le prophéte Agabe luy préd foit qu'il y fouffriroit les Juifs ne furent pas long-tems fans lui faire fentir leur haine. Ils fe faifirent de lui dans un grand tumulte qu'ils exci. terent, & le Tribun l'étant venu appaifer, arracha faint paul d'entre les mains de fes ennemis. Quoi que ce S. Apôtre fût meurtri de coups, il ne laiffa pas de demander au Tribun la liberté de parler au peuple. Mais lors qu'il rendoit publiquement raifon de toute fa conduite, les Juifs irritez de ce qu'il témoignoit être appellé de Dieu pour prefcher la foy aux Gentils, crierent tout haut qu'un tel homme étoit indigne de vivre. Et comme le Tribun étoit prêt de le tourmenter, faint raul demanda s'il étoit permis de battre de verges ainfi an Citoyen Romain.Et auffi-tôr on ceffa de le maltraiter.Le lendemain le Tribun le produifit devant l'affemblée des Prêtres pour fçavoir ce qu'on feroit de luy. Saint Paul fe juftifiant dans cette affemblée avec une liberté admirable, Annie le Prince des prêtres lui fit donner un foufflet. Saint Paul répondit à ce Juge que Dieu le frapperoit comme il J'avoit fait frapper. Enfin il fe fauva des mauvais

« AnteriorContinuar »