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parailon plus grand, dont l'élevation de Jofeph n'a été que la figure, lors que ceux qui ont été comme foulez aux pieds des hommes, & deshonnorez par les prifons & par les ca'omnies, paffent tout d'un coup de ces peines qui n'ont duré qu'un moment,à cette éternité de gloire que leurs fouf frances leur ont acquife.

Freres de fofeph. Genef. 42.

J.c.

1708.

OSEPH aiant receu du Roi Pharaon une fi grã.. de puit nce,& étant le dépofitaire de fon auto rité roiale, fit voir à ce Princee combien un Roi L'an eft heureux lors qu'il a un fage Miniftre, & qu'un du M: bon confeil eft preferable à tous les trefors.Il ap-2296. pliqua dabord fes foins au bonheur des peuples, Avát & procura une fertilité pour le tems de l'indigen... ce,fans caufer l'indigence au milieu de la fertilité Lors qu'il eut ramaffé avec foin le blé des fept premieres années, & que les commencemens de la L'anfamine preffoient déja les hommes,le peuple aiant née recours dans fa mifere à Pharaon,comme à celui fui. rui devoit pourvoir à leurs befoins; ce Prince les vante. renvoia à Jofeph qui écoutoit favorablement leurs demandes & ne rebutoit perfonne. La terre de Chanaan ne fut pas épargnée dans cette fterilité fi extraordinaire. C'eft pourquoi Jacob fcachant que l'on vendoit du blé en Egypte,dit à fes enfãs qu'ils y allaient pour en acheter. Jof-ph les reconnac auffi-tôt, mais il ne fe fit pas connoître, & dans la crainte qu'il n'e ffent traité le petit Benjamin comme ils l'avoient traité lui même,il fit femblat pour s'en éclaircir qu'il les prenoit pour des efpios Pour fe juftifier de ce reproche, ils dirent qu'ils étoient tous fils d'un même pere, qui étoit en Chanaan avec le plus jeune de leurs freres., ofeph

leur dit que pour être affuré que cela étoit vrai ils lui laillent un d'entre eux en ôtage & qu'ils lui amenaffentce jeune frere dont ils lui parloient. Ce fut alors que l'extremité où ils fe virent reduits les fit fouvenir du mal qu'ils avoient fait à Jofeph & comme ils s'en plaignoient entre eux dans la langue de leurs païs, Joseph en fut touché jusqu'au fond du cœur & fe detourna d'eux pour pleurer. Il revint enfuite, & fe contentant de retenir Simeon prifonnier; il envoia les autres & ordonna qu'on remplît leur fac de blé ; & qu'on y remit leur argent. Lors qu'ils furent revenus ché leur pere, Jacob ne put fe confoler de l'engagement où ils s'étoient expofez de lui arracher Benjamin. Il fe fouvint de la douleur que lui avoit autrefois caufée la perte de Jofeph, & il dit refolument qu'il ne laifferoit point aller ce dernier & le plus cher de fes enfans. Les SS.Peres ne fe laflét point d'admirer dans toute la fuite de cette hifitoire la providence avec laquelle Dieu gouverne toutes chofes, & aux ordres de laquelle tout homme ne peut refifter. Tout ce que les freres de Jofeph avoient apprehendé,leur arrive. Ils l'avo ient vendu pour empêcher la grandeur qui avoir été prédite par fes fonges; & il devint grand, parce qu'ils l'avoient vendu. Il faloit qu'ils l'humiliaf fent afin qu'il fût élevé, & fa gloire avoit befoin de leur haine. Dieu a voulu marquer ces hiltoires dans fon Ecriture, afin de convaincre les plus incredules,que c'eft lui qui regle tout dans le mode, que les hommes ne peuvent s'opofer à fa volonté, qu'il furprend les plus habiles dans leurs adreffes;& que come a dit le plus fage de tous les Rois,il n'y a point de fagefle ni de prudence, ni de confeil qui puifle lui refifter puis qu'il fe fert de Ja refiftance même des hommes pour accomplir fes deffeins,& pour faire par eux & malgré eux rout ce qui lui plaît avec une facilité toute puiffante.

Jofeph reconnu par les freres. Genef. 45

τότ

L'an

du M.

Lofsetloudre Jacob à laiffer aller Benjamin en A famine qui croiffoit de jour en jour fir bien Egipte,de peur de voir mourir de faim celui dont 2245. il craignoit que l'abfen ce ne le fit mourir. Judas Avat aida beaucoup àarracher ce confentemet de Jacob J. C. & il lui promit avec toute la certitude poffible de 1708. lui répondre de Benjamin & de le lui ramener. Ils partirent donc avec des prefens pour Jofeph, qui aiant veu fes freres & le petit Benjamin,donna ordre qu'on le fit entter; & qu'on preparât un feftin.Ils ne comprirent pas la raifon de ce traitemet Lacrainte les faifit d'abordjà caufe de l'argét qu'ils avoient trouvé la premiere fois dans leurs facs, & pour prevénir la prifon,ils dirent à l'intendant de Jofeph qu'ils rapportoient cet argent. Lors que cer Intendant les confoloit & qu'il leur eut fait voir Simeon leur frere, Jofeph entra pour fe mettre à table. Ils l'adorerent & lui offrirent leurs prefens que Jofeph receut de bon cœur. Il leur parla avec douceur, & il leur demanda des nouvelles de leur pere. Mais la veuë de fon jeune frere qui étoit come lui fils de Rachel,le toucha fenfiblement, & aprés lui avoir fouhaité les benedictions du ciel les larmes qui témoignoient fa tendreffe l'obligerent de fe retirer pour pleurer avec plus de liberté. Eftant rentré auffi-tôt avec un vifage ouvert, il fe mità table & y fit metre fes freres. Ce jour le paffa dans la joye, & lors que les freres de Jofeph étoient prêts de s'en retourner, Jofeph fit remplir leurs facs de blé, & remettre leur argent comme la premiere fois. Mais il commanda qu'on mîr fa couppe dans le fac de Benjamin. A peine étoient-ils partis qu'il fit courir aprés eux. l'Intendant de fa

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maifon, qui fe plaignit de ce qu'ils lui tendoient le, mal pour le bien aiant volé la coupe de fon maître.Ils s'excuferent tous de ce crime, & ils confentirent que celui qui fe trouveroit coupable de ce vol, demeurât prifonnier. Oa vifita leurs facs & on trouva enfin cette coupe dans le fac de Benjamin. Tous les autres furent alors dans une étráge confternation. Ils s'offrirent tous de demeurer prifonnier au lieu da petit Benjamin. Judas fit plus d'inftance que les autres. Il reprefenta hardiment à Jofeph la promeffe qu'il avoit faite à fon pere de lui ramener Benjamin ; & il affura qu'il ne pourroit apprendre qu'un fils qui lui étoit fi cher fût demeuré captif, fans qu'il fit en danger de per dre la vie. Enfin Jofeph ne pouvant plus fe retenir il commanda à tout le monde de fortir: & érant feul avec fes freres il jetta un grand cri & leur dit qu'il étoit Jofeph. Ils furent auffi tôt remplis de fraieur & d'étonnement, mais Jofeph pour les cofoler leur dit que c'étoit par un ordre particulier de Dieu qu'ils l'avoient traité de la forte, & qu'il étoit venu dans ce païs pour les fauver de la fa mine. Il les embraffà tous & leur dir qu'ils fe hâraf fent de porter cette nouvelle à leur pere, afin de le faire venir avec toute fa famille dãs des chariots que Pharao ravi de joie de ce qui étoit arrivé leur fit donner avec une magnificence digne d'un Prin ce qui reconnoiffoit l'obligation qu'il avait à un fi fage Miniftre Cette hiftoire fait voir d'el e même comme difent les faints Peres quelle étoit la dou ceur de ce faint Patriarche, & combien il doit apprendre aux Chrêtiens à oublier les injures l excufe lui même ceux qui l'avoient offenfé; & bé Join de leur en faire le moindre reproche, il tra vaille à diffiper la fraieur dot la veuë de leur cri mes les rempliffoit. Aiant une fouveraine puifsace pour les punir,il ne l'emploie que pour leur faire du bien, & au lieu d'un vifage de colere ils ne vou

ient en lui que des marques de tendreffe.La charité de ce Saint a été une admirable figure de cette prodigieufe bonté de Jésus-CHRIST qui aiant été vendu par fes propres freres,non feulement leur a pardonné une mort fi cruelle mais a rendu encore le fang même qu'ils avoient verfé, le prix de leur redemption & la guerifon de leurs plaies.

A

Jacob va en Egypte. Genef. 36

1

L'an

USI TOSTI que les freres de Jofeph furent. retournez d'Egypte & qu'ils eurent dit à Jacob que Jofeph fon fils vivoit, & qu'il étoit rout puiflant en ce roiaume?ce S. homine entra comme dans un profond affoupiflement. Lors qu'il en fut revenu & qu'il eut appris plus en particulier la conduite que Dieu avoit tenue fur fon fils, il ne penfa plus qu'à l'allet trouver, afin de mourir content aprés l'avoir veu. Il fufpendit un peu le deffein de tranfporter toure fa famille en Egypte à caufe des promeffes que Dieu lui avoit faites de lui donner cette terre de Chanaan.Il craignit que fa race êtant comme charmée des delices de l'E. gipte ne pensât plus à retourner en ce lieu,& qu' du M. elle ne preferat le plaifir qu'elle trouveroit dans 2298. une terre étrangere,au bonheur que Dieu lui refer- Avant voit dans ce pais qui doit être fa veritable pa- I Mais Dieu lui ôta cette peine dans une vifion de 1706. nuit,& depuis il alla fans crainte voir ce qu'il avoit comde plus cher au mōde. Dés que Jofeph eut été averti par un de fes freres que Jacob approchoit il alla cemét au devant de lui jufques à la terre de Geffen, & de la voiant fon chariot s'avancer, il mit pied à terretroi pour aller embrasser) Iacob.La joie étouffa toutes leurs paroles, & ils fe tinrent long tems embraf. de la fez l'un fur l'autre fans rien dire. Aprés les té famimoignages de joie & les larmes qu'une veuë fine: nefperée caufa de part & d'autre, Iofeph meta

Au

C.

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année

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